Quelles sont les conséquences du surpâturage ?

Publié le par Catherine Kaeffer. Editions Alpha et Omega

Le surpâturage est le fait de laisser brouter une plante de façon trop rase. Dans la pratique, c’est trop de chevaux pour la surface sur une période trop longue.

Dans un pré, lorsque la plante est broutée, elle n’a plus de feuilles pour assurer sa photosynthèse autrement dit sa production d’énergie. Elle ne peut donc plus obtenir de la lumière solaire, l’énergie nécessaire à la synthèse de matière organique, de protéines, de tissus de soutiens, bref à la production de nouvelles feuilles, de nouvelles tiges.

Cette énergie qu’elle ne peut plus tirer de la lumière solaire, elle va la puiser dans ses réserves nourricières stockées à la base de la tige ou collet.

En cas de surpâturage, l’animal broutant très ras, le collet lui-même est coupé ce qui limite les réserves disponibles pour la repousse. En outre, comme dans ce collet, il y a les sucres de réserve, les fameux fructanes qui favorisent les fourbures, ce n’est pas forcément souhaitable pour les chevaux.

Le surpâturage entraîne un parasitisme plus important car certains parasites sont plus présents au niveau du collet des plantes. Ne jamais laisser les chevaux pâturer à moins de 5 cm est donc une mesure simple et écologique pour limiter le parasitisme.

Mais si on revient à la plante, avec moins de réserves et pas de possibilité de photosynthèse, elle aura le plus grand mal à reprendre une croissance. Et si on lui fait trop souvent le coup, elle mourra.

Pour la plante, il y a deux stratégies qui lui permettent de survivre en cas de surpâturage répété : un port très étalé et bas qui lui permet d’échapper aux dents (pissenlit), un système de rhizome qui lui permet une repousse plus facile (trèfle blanc). Voir une prairie envahie par du trèfle blanc et du pissenlit est un signe de surpâturage répété. Le vieil adage dit qu’une prairie malmenée se venge pendant 3 ans.

Éviter d’endommager la base des plantes est donc un incontournable d’un maintien d’une prairie en bon état et d’un bon équilibre de la flore.

On a aussi le même phénomène lors d’un fauchage trop bas. Mais pour le surpâturage, on a aussi un piétinement de l’herbe par les animaux qui accentue encore les dégâts à la plante.

Dans la pratique, si vous voulez maintenir une prairie en bonne santé, il faut à la fois ne pas pâturer trop bas pour préserver le collet (et les consommateurs) et d’autre part, laisser à la plante le temps nécessaire pour refaire ses réserves et créer les feuilles qui lui permettront de retrouver une photosynthèse efficace. Ce temps de repos entre deux coups de dents (animales ou mécaniques) ne doit jamais être inférieur à 3 semaines au printemps et à 5-6 semaines en automne.

En outre, il ne faut pas que les chevaux puissent pâturer l’herbe nouvelle qui commence à repousser. Le problème est que ce sont des animaux capables de pâturer ras et d’autre part qu’ils adorent cette petite herbe tendre et donc ils vont la rechercher particulièrement.

A noter que les chevaux sont spécialistes pour créer des zones de refus avec une végétation haute voire ligneuse et des zones surpâturées. La fauche régulière des refus est le seul moyen d’éviter l’augmentation progressive et inéluctable des zones de refus et la transformation des zones pâturées en chemins de terre.

Catherine Kaeffer

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La garantie de l'expertise, le choix de l'indépendance
MAJ Août 2021

Le cheval préfère la zone déjà surpâturée au premier plan. Techniques d'élevage. Tous droits réservés

Le cheval préfère la zone déjà surpâturée au premier plan. Techniques d'élevage. Tous droits réservés

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