Carences minérales : tout dépend du point de vue

Publié le par Catherine Kaeffer. Alpha et Omega

« Le fourrage de votre cheval est carencé en minéraux !  » « Mais non, voyons, regardez cette herbe, verte et qui respire la santé, elle ne peut pas être carencée ! »

On entend souvent ce dialogue de sourds. Pourtant les deux peuvent tout à fait avoir raison en même temps car tout dépend du point de vue où on se place : le point de vue de la plante ou celui du cheval.

Les plantes prélèvent les oligo-éléments dans le sol pour deux raisons : elles en ont besoin pour vivre et grandir et on a alors une récupération active, ou bien parce que cela vient "avec le reste" et on a alors une récupération qu'on peut qualifier de passive.

Dans le sol, la plante va donc en partie « choisir » ce qu’elle prélève. Sa composition chimique sera influencée par celle du sol mais sera différente puisqu’elle sélectionne ce qu’elle souhaite ou pas absorber.

Si le sol lui en donne la possibilité, elle récupérera donc ce dont elle a besoin pour elle. Sa composition finale dépendra de ses besoins propres et de ce qui vient de façon passive en sus.

Bref, une plante, cela absorbe pour elle, pas pour être bonne pour la santé de votre cheval. D’ailleurs entre nous, si elle pouvait se rendre totalement inconsommable par ce qui est pour elle un prédateur, elle le ferait volontiers !

Donc si le sol lui convient, la plante ne sera pas carencée… de son point de vue.

Pour l’agriculteur qui la fait pousser, sa plante n’a aucune carence.

Après tout dépend des besoins de l’animal qui va consommer cette plante. S’il est très exigeant en un minéral donné, il peut être en carence avec cette plante car le produit quantité d'herbe consommée x teneur = quantité de minéral ingéré sera inférieur aux besoins.

Un fourrage va donc être considéré comme carencé ou non par un éleveur en fonction de l’animal qui va la consommer. Plus ses besoins sont élevés, plus le nombre de fourrages pouvant être considérés comme carencés va augmenter.

Pour le cheval, on cite le plus souvent le cas du cuivre (98 % des fourrages français sont en carence pour cet élément pour le cheval) et moins souvent du zinc où on tourne à 70-80 % des fourrages. Mais évidemment, un éleveur de moutons, animaux beaucoup moins exigeants sur le cuivre, n’aura pas la même analyse.

Catherine Kaeffer

Découvrez le poster Les minéraux chez les équidés réalisé par TE : métabolisme, excès, carences…
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