Un foin sans poussière ni moisissure : principes de base

Publié le par Anne Anta. Catherine Kaeffer. Editions Alpha & Oméga

Pour certains équidés, c’est une nécessité, pour les autres, une précaution. Avoir un foin de bonne qualité sanitaire se prépare dès la culture. C’est une étape que beaucoup de propriétaires assument à ce jour et qui ne s’improvise pas.

Un foin de bonne qualité ne s’obtient pas sur n’importe quelle pâture laissée à l’abandon.

Certaines espèces de graminées sont à l’origine d’un taux plus ou moins important de poussières. Si vous avez un cheval sensible, le mieux est de chercher à avoir des espèces de bonne qualité fourragère au bon stade.

Cela suppose donc de pouvoir semer la prairie utilisée pour le foin ou de pouvoir faire du semis direct afin d’améliorer la qualité sanitaire de l’ensemble.

Une fois les espèces choisies, le temps passé, il faut récolter au bon moment pour pouvoir maximiser le stade feuillu de la plupart des espèces sans tomber dans la période où les graines voire le dessèchement vont détériorer la qualité sanitaire.

Le plus souvent, il est recommandé, sur le plan de la qualité respiratoire, de prendre un foin avec une récolte tardive en deuxième coupe ou en préfané. Il ne devra pas être coupé trop près du sol et devra sécher dans de bonnes conditions.

L'utilisation d'une prairie précédemment pâturée pour faire du foin pose le problème des irrégularités du sol notamment suite au pietinement ou au passage des engins. Il convient dans ce cas, d'ajuster plus haut la barre de coupe pour éviter la contamination en terre. La présence de taupinière pose le même problème qui alors peut être résolu par un passage de herse. 

Ce foin, dans l’idéal, devrait être stocké au moins 6 mois dans de bonnes conditions. Ce délai permet de limiter la présence des moisissures et donc d’augmenter la qualité du foin.

Le trempage qui est parfois recommandé pour les chevaux ayant des soucis respiratoires peut limiter le nombre de moisissures, mais si on trempe plusieurs heures, on provoque une explosion du nombre de bactéries et donc une perte de qualité sur le plan digestif. La méthode la plus efficace est le passage au purificateur de foin. 

Un bon foin est avant tout un foin qui a séché vite et tous les moyens doivent être mis en oeuvre pour raccourcir le temps de séchage : utilisation d'une faucheuse conditionneuse, fanage rapidement derrière la fauche, éviter d'endainner trop rapidement, éviter de faucher trop bas. 

Evidemment, la météo est primordiale. La pluie pendant le séchage peut rendre un foin inutilisable pour les chevaux sensibles et ce d'autant plus quelle intervient sur un produit qui a déjà séché. En cas de fenêtre météo insuffisante, certains exploitants passent le foin en enrubannage ou ajoutent des additifs qui aident à une meilleure qualité sur le plan respiratoire. Ces modifications ne sont néanmoins pas sans conséquence sur le plan alimentaire et il faudra en tenir compte.

La qualité "respiratoire" d'un fourrage est donc une notion assez différente de sa qualité "nutritionnelle". Parfois les exigences vont dans le même sens. Parfois, elles sont contradictoires et peuvent largement interférer sur l'organisation ou la conduite de l'exploitation. Il est nécessaire d'arbitrer en fonction de votre situation pour privilégier l'une ou l'autre. 

Anne Anta et Catherine Kaeffer

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Round de foin. Techniques d'élevage. Tous droits réservés

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