Faire une analyse de crottin pour décider du vermifuge : on le fait ou pas ?

Prendre un crottin, faire une analyse et décider si oui ou non on va vermifuger... voilà ce que l'on peut lire ici et là. Et cela semble si simple, si logique... pourtant cette application directe de la "copro" nécessite quelques précautions et une réflexion.

Tout va commencer par l'émission d'un crottin... un crottin d'hiver ? d'été ? de printemps ? du matin ? du soir ? et un choix de quelques boules parmi d'autres : celles du dessus, du dessous ? Lesquelles prendre ?

Pour répondre à ces questions, il est nécessaire de savoir ce que l'on cherche et comment on le cherche.

La "copro" c'est une analyse qui va consister à l'observation et parfois à la culture de stades parasitaires de début de cycle. Autrement dit, on va chercher des oeufs, des larves... et parfois on va les faire se développer pour pouvoir les quantifier ou déterminer exactement leur espèce.

Ces oeufs et ces larves ne constituent que le reflet d'une partie de la population parasitaire qui impacte votre équidé. Ils sont le résultat de la reproduction de ces populations au sein du cheval.

Or si un parasite se reproduit, ce n'est pas pour se faire voir, mais pour perpétuer une espèce. Il ne le fera donc que si sa progéniture a une chance de s'en sortir et que lui-même est en capacité de survivre et de procréer.

Si bien qu'il y a des saisons, des moments, des équidés, des environnements... où la population parasitaire détectable par copro ne va pas se reproduire et où on va avoir un résultat négatif alors que l'infestation globale est potentiellement problématique pour le cheval.

Et puis, ce crottin même si vous le choisissez à la bonne saison et au bon moment de la journée... il va falloir en prendre un échantillon... et c'est là que le phénomène de dilution entre en compte. La consistance du crottin et sa taille vont influer sur vos chances de trouver ou non un nombre important de parasites.

Si bien que si vous attendez un seuil pour vermifuger, vous pouvez très bien ne pas l'atteindre avec un grand trait alors que le petit poney est certain de "gagner" dès le premier parasite excréteur détectable.

L'analyse de crottin a été conseillée pour déterminer la pertinence d'un traitement dans le cadre d'une gestion de troupeau composé de chevaux de selle, avec des conditions de vie contrôlées et il n'était pas prévu de se décider avec une seule analyse ou de la réaliser après un délai de conservation, un transport de l'échantillon... La transposition aux cas particuliers doit donc se faire avec réflexion et en considérant l'ensemble des paramètres qui peuvent influencer le résultat de l'analyse dans un sens comme dans l'autre.

Comme souvent, la difficulté n'est pas dans la réalisation du prélèvement en prévision de l'analyse, mais dans l'interprétation du résultat obtenu.

Nous verrons dans un prochain article l'impact d'une copro sur le choix de la molécule ou du produit à utiliser.

Anne ANTA

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