Mécanismes d'action des médicaments

Publié le par Anne Anta. Alpha & Oméga

Les médicaments modifient les fonctions des cellules de façon localisée ou généralisée. Mais ils n'induisent pas de fonctions nouvelles.

L'arrêt de la prise d'un médicament provoque généralement le retour aux valeurs antérieures.

L'administration des agents thérapeutiques est locale (externe) ou systémique (interne) et peut ensuite exercer un effet général ou localisé.

La réponse peut être immédiate ou tardive et elle peut être induite par le médicament lui-même ou par ses métabolites (issus de la dégradation du médicament par l'organisme).

De plus, les effets souhaités peuvent être le résultat d'une réaction directe de l'organe cible ou d'une réaction d'un autre organe qui entraîne indirectement une amélioration pour l'organe cible.

Trop simple ? On va augmenter la difficulté !

L'effet peut consister en une augmentation de la capacité de réponse des cellules (stimulation) ou en une diminution (inhibition) ou en une réaction biphasique (stimulation puis inhibition).

La dose recommandée d'un médicament est étudiée pour provoquer la réponse désirée sans avoir de réponse indésirable sur un temps donné. Ces doses sont testées sur des animaux sains, ce qui n'est pas toujours le cas de l'animal traité (et pour cause !), si on ajoute à cela les différences propres à l'animal et les influences extérieures, on comprend mieux les réactions indésirables et imprévisibles qui peuvent apparaître.

Deux types de réactions indésirables sont décrites :

- Le type A correspond à l'excès (ou à la diminution) prévisible des actions pharmacologiques (primaires ou secondaires) d'un médicament qui dépendent de la dose et mènent rarement à la mort. Les causes sont les facteurs physiologiques (espèce, âge, sexe, poids, nourriture, conditions environnementales...), les facteurs pharmacologiques (équivalence générique, voie d'administration, moment et fréquence d'administration, interactions entre médicaments, avec les aliments...) et les états pathologiques (fièvre, choc, anémie...).

- Le type B correspond à des effets aberrants sans rapport avec les réponses attendues et qui sont souvent indépendants de la dose. La mortalité peut être assez élevée. L'allergie ou l'hypersensibilité est la réaction de type B la plus fréquente.

En effet, les animaux ne sont pas du tout semblables et si un hamster ressemble à une souris ou un âne ressemble à un cheval, la médecine vétérinaire l'a prouvé, ils nécessitent tous un traitement particulier pour plusieurs raisons dont celles-ci :

L'intensité et la durée de l'effet provoqué varie selon l'espèce. On peut attribuer ces variances aux différences de sensibilité cellulaire ou à la différence des dégradations métaboliques. Il existe aussi de grandes disparités au niveau des tubes digestifs, tant d'un point de vue anatomique que d'un point de vue fonctionnel.

Il y a des absorptions différentes selon les types de placentation... Mais les mécanismes d'excrétion des médicaments sont relativement semblables chez tous les mammifères.

"Du fait de la complexité des divers systèmes de biotransformation et du nombre de voies métaboliques potentiellement disponibles ou indisponibles, l'extrapolation d'informations concernant une espèce (l'homme par exemple) à une autre est dangereuse, si l'on ne tient pas compte de la pharmacocinétique de l'agent." (le manuel vétérinaire merck, 2nd édition).

Et dans une même espèce chacun se traite différemment.

Les animaux en lactation peuvent excréter de grandes quantités de médicaments dans le lait. Il faut donc en tenir compte pour les jeunes et la durée des effets chez la mère.

Encore à l'étude chez les animaux, on a observé chez l'homme que certaines caractéristiques génétiques peuvent modifier la sensibilité par rapport à certains agents thérapeutiques.

Les nouveaux nés diffèrent de l'adulte par un certain nombre de caractéristiques importantes. Par exemple, la barrière hémato-encéphalique qui interdit la diffusion de nombreux médicaments et substances endogènes dans le cerveau de l'adulte est peu développée chez le fœtus et le nouveau-né de certaines espèces. De plus, le nouveau-né ne contrôlant pas sa température, les médicaments affectant les mécanismes thermorégulateurs sont pour lui une menace.

Il faut donc diminuer systématiquement les doses prescrites (sauf indications) pour le nouveau-né.

Mais l'intestin grêle étant beaucoup plus perméable juste après la naissance, on peut en profiter pour donner certains médicaments qui seraient normalement peu ou pas absorbés.

Chez les animaux âgés, la demi-vie (50 % du médicament est évacué ou détruit) d'un médicament augmente jusqu'à 50 %.

Anne Anta

Consultez le poster sur Les grandes voies métaboliques réalisé par TE
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