Gérer l'alimentation du poulain orphelin
Si internet et les industriels apportent aujourd'hui des solutions, l'alimentation du poulain orphelin reste problématique dans bien des cas.
Car une jument ne peut pas se résumer à un réservoir de lait avec une tétine. La remplacer reste donc délicat.
Une jument est un être vivant avec ses caractéristiques propres liées à sa race, à ses conditions de vie, à son métabolisme... une autre jument ne pourrait avoir les mêmes caractéristiques et l'adaptation connaît des limites. Or le poulain naissant a besoin d'un lait qui serait le reflet des besoins propres à sa race et à son développement pour grandir harmonieusement. Le remplacement d'une jument par une autre ne donne donc pas toujours de bons résultats sur le long terme.
Cependant la solution du remplacement de la mère du poulain par une autre jument qui a perdu son poulain reste la meilleure aujourd'hui sur le plan alimentaire et comportemental. Un apport de granulés et notamment de minéraux permettra de limiter les problèmes.
Le déclenchement de la lactation chez une jument qui n'a pas eu de poulain est aussi une solution à envisager pour le bien-être du poulain orphelin.
Quand ces deux possibilités ne sont pas envisageables, il reste la solution du lait maternisé.
Cette solution qu'apporte les industriels nécessite de la rigueur et de l'investissement de la part du propriétaire. Elle est aussi trompeuse car les « dégâts » ne sont pas toujours visibles extérieurement.
Le lait d'une jument change naturellement de composition d'une tétée à l'autre voire pendant la tétée du poulain. Il contient non seulement les composants essentiels du lait mais aussi des enzymes, des facteurs de croissance, des hormones... et tout un tas de molécules dont on ignore le rôle.
Le lait maternisé aura quant à lui une composition invariable composée uniquement des ingrédients essentiels pour faire le lait avec éventuellement quelques molécules annexes, comme des arômes.
Un lait standard pour un poulain « standard » à 500 kilos de poids vif estimé à l'âge adulte.
Le propriétaire pourra être tenté si les besoins de son poulain sont supérieurs de forcer les doses en mettant davantage de poudre. L'expérience montre que de surcharger un lait aura tendance à favoriser la déshydratation et que les poulains n'en retirent que peu de bénéfices.
Par contre, l'apport de lait maternisé fabriqué avec les doses normales de poudre mais en quantité plus importante pourrait aider le poulain à subvenir globalement à ses besoins. Le lait distribué ad libitum est recommandé par certains éleveurs pour alimenter les poulains orphelins.
On restera cependant pour tous les poulains sur une moyenne très approximative concernant les apports. Les retards de croissance sont fréquents. Ils pourront se rattraper après le sevrage dans certains cas.
La diarrhée est courante chez les poulains nourris au lait maternisé. Certaines théories considèrent que le manque des facteurs de croissance, des enzymes, des hormones et des autres molécules pourrait avoir un impact sur le développement du tube digestif du poulain. L'apport trop important de lait est aussi incriminé dans certains cas de diarrhée.
L'usage de lait maternisé devra se faire en respectant les mesures d'hygiène et les recommandations du fabricant en ce qui concerne la fabrication du lait. Le propriétaire veillera à surveiller les fèces, à noter leur couleur, leur consistance et leur odeur. La surveillance du poids sera également nécessaire pour vérifier que le poulain suit une courbe de croissance normale.
Enfin, le propriétaire veillera à fournir au poulain dans les jours qui suivent sa naissance du foin (ou de l'herbe) et des granulés adaptés. Le poulain ne peut pas les digérer si jeune mais grignoter est indispensable pour permettre le développement du tube digestif.