Qualité nutritionnelle du Fourrage en Guyane
Les données sont parcellaires sur la valeur nutritive des fourrages hors hexagone. Voici l’analyse d’un échantillon de kikuyu séché (Brachiaria humidicola). Il s’agit d’un premier cycle. Le stade est un stade pâturage un peu avancé. Il a été récolté dans la zone de Matoury. Pour se conserver lors du transport, il a été séché 48 heures à l’abri de la pluie. On peut donc considérer que les pertes au séchage sont très faibles par rapport à la plante pâturée.
Cette analyse est remarquable car elle est très complète et comporte notamment les teneurs en minéraux. Merci à Emily qui a eu la gentillesse de nous la communiquer !
Teneur en matière sèche de l’échantillon : 90.2 %
Matières minérales : 58,9 g/kg de MS
Matières azotées totales : 63 g/kg de MS
Cellulose brute : 392,6 g/kg de MS
Digestibilité INRA Pepsine cellulase : 44 %
NDF Van Soest : 722,4 g/kg MS
P total : 0,47 g/kg de MS
Ca total : 0,58 g/kg de MS
Mg total : 1,19 g/kg de MS
K total : 9,08 g/kg de MS
Na total :2,49 g/kg de MS
Cu total : 2,4 mg/kg de MS
Zn total : 17,6 mg/kg de MS
Mn total : 36,5 mg/kg de MS
Fe total : 33.3 mg/kg de MS
Co total : < 0,49 mg/kg de MS
Se total : < 0,58 mg/kg de MS
UFC : 0,44 /kg de MS
MADC : 24,2 g/kg de MS
DMO : 45,2 %
Rapport MADC/UFC = 54.9
Rapport Ca/P : 1,3
Rapport Cu/Zn : 0,1
Par rapport à un foin de plaine métropolitain, les différences sautent aux yeux :
Une richesse très importante en fibres qu’elles soient exprimées en cellulose brute ou en NDF. L’aspect dur de l’herbe confirme visuellement cette donnée. On est 15 à 20 % au dessus des chiffres métropolitains.
Logiquement, on a une chute de la digestibilité de la matière organique qu’on attend entre 60 et 70 % sur une herbe métropolitaine et qui là n’est que de 44 % soit un chiffre proche de celui d’une bonne paille.
Tout aussi logiquement, on a une teneur en MAT et en MADC très inférieure.
L’apport énergétique est faible.
Au niveau minéral, on a des concentrations très faibles en calcium et en phosphore. C’est particulièrement marqué pour ces deux éléments mais c’est le cas aussi pour les autres minéraux.
A noter un point surprenant. Dans un sol riche en fer, la teneur en fer de l’herbe est faible alors qu’on aurait pu craindre le contraire. Le fer du sol est donc visiblement très peu disponible pour la plante et une supplémentation en fer nécessaire.
C’est donc un fourrage qui devra être plus complémenté sur tous les plans par rapport à un foin ou une herbe métropolitaine. Ceci étant, il est parfaitement consommable et sain à condition de l’équilibrer et d’en limiter la consommation aux très jeunes chevaux.
Mais il est évident qu’avec un tel fourrage l’alimentation des chevaux âgés avec des tables dentaires insuffisantes deviendra une vraie gageure.
Catherine Kaeffer
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