L’alimentation du cheval, jamais « hors sol »
En agronomie, classiquement, on distingue les élevages « hors sol » de ceux qui ne le sont pas.
Un élevage hors-sol n’est pas influencé par le sol comme son nom l’indique. Donc ses résultats sont totalement indépendants de la position géographique de l’élevage, de la qualité du sol etc. Ainsi, deux porcs charcutiers alimentés, logés et soignés de la même façon, auront globalement la même croissance que vous habitiez Brest ou Marseille.
A contrario, un élevage qui n’est pas hors sol, sera influencé par la composition des sols, le lieu géographique. Bref, il sera « régionalisé ». Partant, si vous prenez la même vache laitière, que vous la soigniez et la nourrissiez exactement de la même façon en Normandie ou en Auvergne, vous aurez dans ce cas, des résultats pouvant être différents voire très différents.
La différence est liée au fait qu’une part souvent importante de l’alimentation est liée au terroir : herbe pâturée ou en foin par exemple.
Si on sort des espèces de rente pour entrer dans nos animaux de compagnie, le chien, le hamster ou le canari sont des élevages hors sol. La totalité de leur alimentation est contrôlée et apportée par l’homme sans que le milieu naturel n’interfère de façon importante. Le mélange de graines qui convient à votre canari, a toutes les chances de convenir à un animal semblable qu’il se trouve en France ou en Suisse, ou en Italie.
Le cheval sur ce point est une espèce à part. En effet, entre 60 et 100 % de sa ration est constituée de fourrage c’est-à-dire d’un mélange d’espèces végétales ayant poussé sur un sol donné et dont la composition floristique comme chimique est donc liée à ce sol.
Si on est sur un cheval au pâturage, c’est l’évidence même. Lorsque en hiver on met le cheval au foin, comme en général, on a acheté un foin produit dans la région, on retrouve le même phénomène.
On pourrait assimiler certaines formes de paddock sans herbe à un élevage hors sol. Mais là encore c’est tout ce qu’il y a de relatif puisque le foin est généralement local car il s’agit de quantités importantes et que le transport est cher.
Cette part qu’on pourrait qualifier de « régionale » de la ration du cheval est donc très importante, voire primordiale et parfois même exclusive.
Lorsqu’on choisit un aliment pour apporter un plus, il n’est donc pas possible de raisonner comme on le ferait à juste titre pour le chien ou pour le canari, en reprenant quelque chose qui marche bien sur un congénère de mêmes caractéristiques à l’autre bout de la France, car cet aliment ne constituera pas 100 % de l’apport nutritionnel mais parfois quelque pour cent seulement.
Donc ce qui va peser le plus lourd dans l’alimentation, c’est bien votre part « régionale ». Ne pas en tenir compte expose à de nombreux problèmes.
C’est une erreur souvent faite, parfois même par des professionnels, de rechercher le « bon » aliment, la « bonne » formule comme si cet aliment devait à lui tout seul faire toute la valeur de la ration.
A l’inverse, on en arrive à penser qu’il existe des régions bénies des dieux dans lesquels il ne peut pas y avoir de problème.
Alors qu’en fait, ce qui permet d’obtenir les meilleurs résultats c’est la synergie entre la part « régionale » de l’alimentation et ce que vous mettrez (ou pas) en sus.
Catherine Kaeffer
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