Le premier principe de l’alimentation

Publié le par Catherine Kaeffer. Alpha et Omega

En permanence, notre organisme construit et détruit. Anabolisme et catabolisme sont à l’œuvre comme deux frères ennemis mais indispensables l’un comme l’autre au maintien de la vie.

En permanence, l’organisme doit donc construire ce qui a été détruit et parfois plus.

Pour construire, l’organisme a besoin d’un certain nombre d’éléments qu’il doit trouver dans son alimentation.

Pour prendre une image supposons que vous souhaitiez construire un mur de briques. Il vous faudra trois choses :

  • Un type plein d’énergie avec le sourire qui acceptera de se remonter les manches et de mouiller la chemise : de l’énergie
     
  • Un gros tas de briques, du mortier, de l’eau : des matériaux
     
  • Une truelle, un fil à plomb, un niveau : des outils

S’il vous manque un seul de ses ingrédients, le mur ne se construira pas. Sans ouvrier, le tas de briques restera un tas. Mais de la même façon, si vous n’avez pas les outils, le meilleur ouvrier du monde n’arrivera pas à vous faire un mur correct. Quant à faire un mur sans matériaux, il n’y a que les fées qui y arrivent.

L’énergie ne peut provenir que de l’alimentation ou bien des réserves de l’organisme. Mais dans ce dernier cas, ce n’est qu’une utilisation différée puisque de toutes façons, l’énergie stockée a été amenée par l’alimentation un jour ou l’autre. Il n’y a que les plantes qui peuvent synthétiser de l’énergie à partir du soleil.

Au niveau alimentaire, l’apport d’énergie se fait par les glucides, les fibres ou les lipides. L’apport par les protéines est peu important et souvent peu souhaitable. Mis à part des cas particuliers, il est possible d’utiliser telle ou telle voie métabolique indifféremment. Ainsi, on peut faire un apport énergétique équivalent que ce soit par l’une ou l’autre voie (mais évidemment pas avec les mêmes quantités d’aliment puisque les lipides par exemple apportent plus d’énergie au kg que les glucides et encore plus que les fibres). Là on s’intéresse à l’énergie qui se dégage en « brûlant » le produit. Le pétrole, le gaz, le bois ou le carton peuvent tous brûler et dégager de la chaleur. La calorie obtenue sera la même.

Pour ce qui est des matériaux, on constate qu’ils doivent être présents en quantité importante. En outre, il faut tenir compte de leur nature. Une protéine de telle origine n’est pas équivalente à une protéine d’une autre origine car leur composition en acides aminés n’est pas la même. Les lipides peuvent être envisagés soit pour leur apport énergétique (énergie), soit pour leur apport en acides gras (matériaux). Dans le premier cas, une huile est équivalente à une autre, c’est-à-dire qu’elles dégagent toutes les deux la même énergie. Mais dans le second, c’est totalement différent car leur composition en acides gras est importante. Elles ne fourniront pas les mêmes matériaux pour la construction de notre mur. 

Dans les matériaux, il faut aussi tenir compte des macro-minéraux. Comme ce sont des matériaux, ils sont nécessaires en grandes quantités… pour des minéraux. On les exprime souvent en grammes. Par exemple, un cheval de trait de 800 kg adulte aura besoin de 32 g de calcium chaque jour. Mais lorsqu’il était yearling, entre 6 et 12 mois, il avait besoin de 50 g par jour alors qu’il ne pesait que 460 kg à l’époque.

Si le calcium servait uniquement d’outil comme par exemple dans la jonction entre cellules ou comme cation dans de nombreux systèmes métaboliques. Il serait alors en grande partie proportionnel au poids vif. Le fait que les besoins soient autant impactés par la croissance montre qu’il sert aussi comme matériel de construction dont le poulain a besoin notamment pour son squelette.

Les outils sont des objets qui servent à construire mais qui ne sont pas des consommables. La truelle qui a servi à maçonner cette brique, va être ensuite libérée pour maçonner la suivante et ainsi de suite. Bien sûr au bout d’un moment, la truelle risque de vieillir et devra alors être remplacée. Mais en attendant, elle aura servi pour de nombreuses briques. C’est pour cela qu’on a un énorme tas de brique et une seule truelle.

Dans un organisme, les outils ce sont les enzymes, les catalyseurs, les hormones… Les enzymes sont des protéines (qui peuvent souvent être dépendants d’un minéral). Les catalyseurs accélèrent, parfois dans des proportions considérables, la réaction chimique, mais il n'est pas consommé : soit ils ne participent pas à la réaction mais leur présence facilite la rupture des liaisons, soit ils y participent mais sont régénérés à la fin. Les ions sont souvent utilisés comme catalyseurs. Les vitamines font aussi partie de cette classe très hétérogène de composés qui sont utilisés comme « outils » par l’organisme.

Catherine Kaeffer

Découvrez le poster Les minéraux chez les équidés réalisé par TE : métabolisme, excès, carences…
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1er principe de la nutrition. Techniques d'élevage. Tous droits réservés

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