Peut-on ne pas donner de fourrage à un cheval ?
La question se pose parfois notamment pour des chevaux très âgés qui n’ont plus de dents et donc ne peuvent plus brouter ou bien pour des animaux qui ayant subi une opération ou qui ayant été blessés, ne peuvent plus mastiquer correctement.
Le fourrage est indispensable pour deux raisons majeures :
- Le cheval doit avoir une quantité de fibres suffisantes pour conserver une flore intestinale correcte, flore qui est totalement indispensable à sa survie. La consommation de cellulose brute est la seule solution pour alimenter les bactéries cellulolytiques (qui dégradent la cellulose) présentes dans le caecumcolon.
- Le cheval doit avoir un certain nombre d’heures de mastication par jour pour produire suffisamment de salive pour tamponner son estomac et éviter ainsi les ulcères. En outre, un cheval qui n’a pas suffisamment mastiqué est un cheval qui stresse et qui n’est pas bien.
Pour le cheval qui n’arrive plus à mastiquer correctement, il faut absolument découpler ses deux actions du fourrage.
Pour arriver à ce que sa ration contienne une quantité de cellulose brute suffisante, il faut lui donner un succédané de foin autrement dit du foin qui a été broyé industriellement et mis en pellets ou en bouchons. Souvent on doit le diluer dans un peu d’eau pour qu’il soit plus facile à avaler. Cela permet en quelque sorte de court-circuiter la mastication en faisant arriver dans l’estomac un aliment qui est l’équivalent d’un foin bien mastiqué… dans que les dents et la mâchoire aient à travailler. On peut donc alors assurer sans gros problème l’apport alimentaire et permettre au cheval de garder un état correct.
Pour le second problème, la production de salive, tant que le cheval ne souffre pas et le fait de lui-même, il faut lui proposer un foin normal qu’il va mastiquer et recracher en partie et qui de toutes façons ne serait pas avalé en quantité suffisante pour le nourrir. Mais ce côté chewing-gum entraînera une production de salive suffisante. Si cela ne passe vraiment pas, on peut le mettre à l’herbe qui est toujours plus facile à mâcher et plus souple. Quand vraiment le cheval refuse de mâcher quoi que ce soit, il ne reste plus qu’à le surveiller et demander l’aide du vétérinaire en cas d’apparition de problèmes gastriques.
Catherine Kaeffer
Découvrez le poster sur La flore digestive intestinale du cheval réalisé par TE
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