Mon cheval a des parasites et ça se voit !

Publié le par Anne ANTA. Editions Alpha et Omega

"Il doit avoir des parasites." Cette certitude, on la lit, on l'entend dans toutes les assemblées autour d'un équidé malade et ceci quelle que soit la saison, le contexte ou même parfois les symptômes.

A cette affirmation, on lit ou on entend souvent la réponse "Non, il a été vermifugé."

Vous le savez, à Techniques d'élevage, nous ne raisonnons jamais en certitudes, mais uniquement en hypothèses... et les parasites sont toujours une hypothèse probable même en cas de vermifuge récent.

Pourtant, les accuser de tous les maux serait une erreur car aussi embêtants soient-ils, ils suivent une sorte de logique, notamment en ce qui concerne les symptômes.

Un parasite n'a aucun intérêt à se faire remarquer et surtout pas quand il se reproduit. Il existe une exception dans le cas des oxyures, car ces parasites se servent des démangeaisons créées pour faciliter leur reproduction. La plupart des autres troubles symptomatiques sont liés aux parasites qui sont dans une période d'installation, de migration ou d'expulsion.

Si bien que vous ne pourrez que très rarement déterminer la validité de votre hypothèse avec une analyse de crottin. Le parasite qui émet des œufs n'est quasiment jamais la cause de vos soucis... et si la cause est une expulsion parasitaire, les larves et adultes se discernent à l’œil nu et ne nécessitent nullement un envoi au laboratoire. Quant aux oxyures, on les détecte rarement sur une copro à moins de réaliser un prélèvement "au raz de l'anus" ou d'utiliser le gant de fouille comme contenant.

Les symptômes d'une infestation parasitaire commencent donc dès l'infestation. Parfois on les aura suite à une migration, comme chez les gastérophiles, parfois suite à l'installation comme pour le cas d'anoplocéphale.

Pour les parasites qui migrent, les symptômes suivent le trajet de la migration, depuis l'extérieur (peau, muqueuse...) jusqu'à leur destination (tube digestif) ou alors en suivant un schéma de développement spécifique. Les démangeaisons, le jetage, la toux et la douleur restent les symptômes les plus fréquents. Les migrations peuvent donner des troubles hépatiques ou circulatoires mais ils sont peu détectables par le propriétaire qui constatera alors seulement une faiblesse et une fatigue anormales, une perte d’appétit voire un amaigrissement.

Pour les parasites qui s'installent, les symptômes varient en fonction de la localisation mais la douleur abdominale reste le symptôme principal.

Ces symptômes sont liés à la météo des jours qui précèdent leur apparition, car toutes les conditions climatiques ne permettent pas une infestation équivalente et l'expression des symptômes est généralement liée à un grand nombre de parasites effectuant un trajet semblable ou des troubles similaires au même moment.

Les changements d'habitudes alimentaires peuvent guider le propriétaire. Les parasites se servent dans l'alimentation de l'équidé et vont affecter ses capacités digestives. Un équidé qui s'amaigrit ou qui a des besoins anormalement élevés peut avoir une infestation parasitaire non contrôlée. Les troubles digestifs ou du transit font également partie des symptômes possibles d'une infestation parasitaire.

Le "gros ventre" est une observation fréquente et qui peut laisser supposer la présence d'une infestation parasitaire. Il est néanmoins couramment observé dans le cadre de malnutrition ou d'hépatite d'origine non parasitaire.

Comme vous l'aurez constaté vous-même, les symptômes d'une atteinte parasitaire n'ont rien de spécifiques et c'est pour quoi il est nécessaire de les inclure dans les hypothèses, mais également de mener un raisonnement détaché du problème pour estimer leur présence ou absence probable et donc le rôle qu'ils peuvent jouer dans les événements constatés.

La pertinence de l'usage d'un vermifuge en cas de cause parasitaire suspectée est toujours à discuter avec un vétérinaire qui a examiné l'équidé afin de mesurer la balance bénéfices / risques, notamment si l'équidé est faible.

Anne ANTA

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Refus d'une pâture équine. Tous droits réservés à Techniques d'élevage

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