La flore digestive : bactérienne et c’est tout ? Partie 2

Publié le par François KAEFFER. Editions Alpha et Omega

Nous avons parlé des protozoaires, maintenant, nous allons parler des fonges. 

Les fonges ont un rôle aussi important que les bactéries dans la digestion. Elle va coloniser le bol alimentaire et dégrader la cellulose et les cellules végétales à l’aide d’enzymes spécifiques. Il existe cinq genres de champignons et ils sont des champignons strictement anaérobies.

La croissance fongique nécessite de l’énergie apportée par les sucres. L’absence de cytochrome, de ménaquinone et de mitochondries rend l’ensemble des champignons de l’intestin grêle complètement dépendants des processus de la fermentation pour la production d’énergie via le glucose, le fructose, le mannose et le mannitol. 

Ces champignons produisent des enzymes, principalement exocellulaires, nécessaires à la dépolymérisation de la cellulose et des hémicelluloses ainsi qu’à l’hydrolyse des oligosaccharides libérés.

En plus de la cellulose, la flore fongique possède une activité protéolytique grâce à une métalloprotéase qui chez le ruminant peut aller jusqu’à 30% de l’activité protéolytique totale du rumen.

La dégradation des protéines en plus de la cellulose donnerait un avantage certain dans la dégradation des parois des cellules végétales comparé aux bactéries cellulolytiques qui ne possèdent pas de protéase.

Cet avantage pour la flore fongique explique son développement malgré une vitesse de croissance bien inférieure à celle des bactéries.

Certaines molécules peuvent inhiber leur croissance : la nikkomycine (antifongique), les antibiotiques ionophores d’où leur interdiction dans l’alimentation des équidés, les acides phénoliques (acide p-coumarique, férulique et sinapique) qui inhibent la colonisation du bol alimentaire et la dégradation des parois végétales.

Comme nous pouvons le constater, dans les molécules touchant le tube digestif, nous avons principalement des antiparasitaires. Or les protozoaires ne sont pas indispensables et les fonges ne sont pas touchés par ces molécules. Les antiparasitaires détruisent les parasites et la faune et comme les bactéries possèdent la vitesse de croissance la plus importante comparée aux fonges, nous nous permettons de faire le fameux raccourci.

François KAEFFER

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