Pratiquer le retrait des crottins : objectif moins de parasites
Retirer le crottin, on peut le faire pour des raisons d'hygiène, pour des raisons de sol... mais on peut aussi le faire pour des raisons parasitaires. Mais comment avoir un impact sur la population parasitaire et est-ce vraiment possible dans votre cas ?
Chaque espèce de parasite a un cycle et des "habitudes". Quand on retire le crottin, le but est de "casser le cycle", de limiter le passage depuis l'équidé vers l'environnement et donc la réinfestation ultérieure.
La première chose est donc de cibler le "bon crottin", car retirer un crottin alors qu'il n'y a rien dedans ou en laisser un qui est bourré de parasites, cela va à l'encontre de votre objectif.
Pour savoir quel crottin doit être retiré, il faut savoir quels parasites sont présents dans votre environnement et quelles sont leurs habitudes ? Nous verrons ici les prémices de cette réflexion qui doit évidemment se personnaliser pour correspondre à votre cas particulier.
Pour commencer, il faut savoir que certains parasites ne vont pas rester tranquillement dans le crottin en attendant que vous veniez le ramasser. Certains vont s'enterrer, d'autres vont être consommés par des hôtes intermédiaires, d'autres encore vont s'éloigner avec les coprophages ou être emmenés par les sabots ou vos chaussures...
Un retrait trop tardif va avoir un impact sur les parasites que l'on va retirer par la même occasion. Un retrait régulier dès émission du crottin est parfois conseillé, d'autant que par temps humide, une heure suffit à ce que la charge parasitaire diminue considérablement.
Toutefois, dans le démantèlement du crottin, les prédateurs des parasites entrent également en action. Si bien que la biodiversité présente dans votre environnement va également rentrer en ligne de compte, tout comme les conditions climatiques.
Dans une réserve naturelle, un retrait quotidien des crottins non dégradés semble être le meilleur compromis pour préserver la faune locale et limiter le parasitisme. Cette stratégie a été adoptée pour un pâturage d'été extensif en montagne et elle n'est pas adaptée pour l'automne ou dans le cas d'un pâturage permanent.
Plus le temps est sec (on parle ici d'humidité dans l'air), plus vous avez de temps pour les oeufs de parasites comme les strongles... par contre, mis à part le froid vif, peu de conditions climatiques empêchent les gastérophiles de s'enterrer ou les anoplocéphales de partir avec leurs hôtes.
Evidemment par temps de pluie, le crottin en se lessivant va se vider de sa charge parasitaire parfois en seulement quelques minutes... mais le retrait dans ces conditions est très souvent hypothétique hors sol stabilisé. C'est d'ailleurs un des moments où le retrait d'un crottin peut être intéressant pour le parasitisme sur sol bétonné.
Retirer le crottin suppose de ne pas laisser de "restes" sur place, notamment quand ces restes ne seront pas exposés au soleil et aux prédateurs, car ils ne seront pas exempts de parasites.
Retirer le crottin, c'est aussi le stocker... et c'est là aussi que beaucoup de retraits échouent dans leur objectif de limiter le parasitisme. Mettre les crottins en tas ne sert à rien si on n'a pas une fumière active (et suffisamment chaude) pour éliminer les parasites. Par temps de pluie, si on a les jus qui vont tout droit dans le pré, les oeufs suivront le flux pour retourner en pâture. Et si la fumière est éloignée du pré, un tas qui ne chauffe pas va permettre aux gastérophiles de se développer et ils pourront, une fois adulte, voler sans difficulté vers les équidés.
Anne ANTA
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