Développement des os, ossification ou ostéogenèse

Publié le par Anne Anta. Alpha & Oméga

L'ostéogenèse et l'ossification sont deux termes définissant un même sujet : le développement des os.

C'est à dire, l'apparition des os puis leur croissance. Mais même après leur croissance, les os continuent, via les processus utilisés lors de l'ostéogenèse ou l'ossification, à s'adapter aux conditions auxquelles ils sont soumis.

L’ossification est la transformation d’un tissu conjonctif en tissu osseux. Plusieurs types de tissus conjonctifs peuvent convenir :

- tendons des membres chez les oiseaux

- sclérotique de l’œil chez les oiseaux

- zones fibreuses du cœur donnant des os du cœur chez les ruminants

- centre tendineux du diaphragme chez les chameaux

- ébauche cartilagineuse chez les mammifères (ossification endochondriale)

- …

L’ossification n’est pas spontanée et suit toujours un schéma identique quel que soit le tissu conjonctif de départ.

Le tissu osseux est toujours précédé par un tissu conjonctif dit ostéogène dont les cellules, d’abord indifférenciées, deviennent des ostéoblastes. Ces cellules, une fois différenciées, formeront la matrice osseuse (dont des fibres de collagènes) sur laquelle se fixeront les sels calciques.

Si le tissu de base est du cartilage, celui-ci ne se transforme pas directement en os mais il est remplacé progressivement par un tissu conjonctif qui le "ronge". Le cartilage obligé de reculer aura alors comme "réaction" de multiplier ses cellules et de s’étendre. On observera alors la formation progressive d’un squelette cartilagineux. C’est le cas des mammifères.

Il existe 3 phases dans l’ossification qui se succèdent rapidement et touche les os en formation selon un ordre prédéfini :

Préossification

Cette phase permet de préparer l’arrivée de l’os. On observe des modifications structurales (orientation des fibres de collagène, début de dégénération des cartilages et remplacement de celui-ci par le tissu conjonctif) des zones où apparaîtront l’os et le développement des capillaires au dépend des cellules présentes.

Ossification primaire

Les cellules qui accompagnaient la formation des capillaires se différencient en ostéoblastes. Ils fabriquent alors une matrice osseuse dont ils s’entourent. On obtient le tissu ostéoïde, dépourvu de toute résistance mécanique. Les ostéoblastes se chargent alors de provoquer la cristallisation de calcium issus du plasma sanguin et donc de l’alimentation. On obtient, à la fin de la minéralisation, un os provisoire qui sert essentiellement de réserve calcique.

Ossification secondaire

L’os calcique est attaqué et remplacé petit à petit par un deuxième os composé de lamelles et de travées, plus solide. Ce phénomène se produit dès la fin de la période fœtale. Il est très actif pendant toute la croissance puis il ralentit, sans pour autant s’arrêter. Il se maintient ainsi quasiment durant toute la vie de l’individu. On observe alors simultanément un processus édificateur du nouvel os et un processus destructeur de l’ancien. Le processus destructeur détruit de petites parties de l’ancien os, un peu partout dans celui-ci, qui sont remplacées par le nouvel os, pendant que le processus destructeur fait d’autres "trous"…

Bien sûr, la nutrition influence le développement des os.

Un apport alimentaire en calcium et phosphore est indispensable à l’ostéogenèse. Mais le rapport calcium/phosphore est aussi important :

- La carence en calcium conduit à l’ostéoporose (les travées des substances spongieuses, la substance compacte et les os sont alors affaiblis). Une carence en vitamine C y conduit également.

- La vitamine D favorise l’absorption intestinale du calcium (et accessoirement du phosphore), joue un rôle dans la fixation du calcium dans la matrice osseuse. Sa carence donne rachitisme chez les jeunes et ostéomalacie chez les adultes. Mais l’excès de vitamine D entraîne la calcification et le blocage des cartilages épiphysaires.

- L’excès en vitamine A lèse les cartilages épiphysaires et entrave l’ossification.

Il faut également tenir compte du fait qu’un os, surtout quand il est en croissance est sensible à toute contrainte. Et que s’il n’y a pas toujours fracture, un os peut garder "en mémoire" en solidifiant des déformations subies plusieurs années avant. Il serait donc préférable de n’exiger aucun effort important, susceptible de provoquer des déformations, à un animal tant qu’il n’a pas atteint l’âge adulte du point de vue de son ossature…

Anne Anta

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Chevreau. Techniques d'élevage. Tous droits réservés

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Publié dans Physio-pathologie

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