Nommer c’est connaître… ou imaginer

Publié le par Catherine Kaeffer. Alpha et Oméga

Les jeunes parents passent souvent beaucoup de temps à choisir un prénom pour leur enfant. De même on voit fleurir à l’époque des naissances, des tas de posts sur les réseaux sociaux pour choisir LE nom qu’il faut pour la progéniture de son animal favori.

Pourquoi ?

Parce qu’un nom identifie. Autrefois, on pensait qu’un nom était magique, qu’il était la personne. De ce fait, dans certains peuples, il existe un nom secret et un nom d’usage. Dévoiler son nom secret c’est se dévoiler, c’est se mettre à la merci de l’autre, c’est courir le danger de perdre son âme.

Dans d’autres peuples on attend que l’enfant soit suffisamment grand pour avoir exprimé une personnalité qui permet de lui choisir un nom qui colle vraiment au personnage. Un nom qui colle mais aussi un nom qui oriente la vie toute entière, qui protège, un nom qui exprime l’invisible.

Comme le totem dans Frères des Ours.

Et pour nos animaux ?

Souvent le nom est choisi par l’éleveur qui le donne pour qu’il sonne bien… avec la contrainte qu’il soit à la bonne lettre et qui le fait suivre du nom de l’élevage. Comme en plus les différents book s’en mêlent, cela peut donner des choses aussi portables que Fraulein Ellie von Fussberg ou Lady Bird III… avouez que dans la vie de tous les jours, ce n’est pas vraiment pratique.

Alors comme les animaux ne savent pas lire, qu’ils n’ont pas eu leur carnet sous le nez, Fraulein Ellie von Fussberg répondra très bien au nom d’Excele ou de Choupinette…

Et Green Blue II de la Lune derrière la Colline deviendra Eclair… ou Dadou.

Mais ce nom, pour être un nom d’usage voire un diminutif ou simplement un petit nom doux, n’en est que plus significatif.

Il n’est pas indifférent d’avoir un chien qui s’appelle Brutus ou Danke. D’avoir un cheval qui s’appelle Tempête ou Beauty. Cela traduit bien sûr le style du cheval mais tout autant l’attente de son propriétaire.

Et par rebond, cela modifie la vision que nous avons de nos animaux.

C’est pour cette raison que je m’interroge sur cette nouvelle habitude de ne pas dire des chevaux mais des dadous ou des loulous. Cheval est un nom de genre, neutre et non connoté. Dadou est un petit nom, comme ceux qu’on donne aux enfants. Un mot plein de tendresse et de cœur, un nom de proximité et de chaleur, un peu infantilisant mais tellement maternel.

Mais de petit mot tendre utilisé par cette personne envers ce cheval parce que cela correspond à leurs relations à tous les deux, il est devenu un terme générique, ramenant tous les chevaux sans distinction à cette image de douceur et au monde de Mon Petit Poney.

Sauf que certains chevaux sont tout sauf ça. Des animaux libres, fiers, exigeants, guerriers ou bien peureux, anxieux, susceptibles…

Vous allez me dire qu’ils ne parlent pas et que donc le mot utilisé n’a pas d’importance en soi car il ne le comprend pas. Oui, mais vous, vous le comprenez. Vous, vous l’interprétez, vous le jouez, vous le vivez, vous le ressentez. Alors lui va observer votre interprétation, comprendre votre jeu, suivre votre ressenti.

Et cela peut très bien ne pas lui convenir, le monde de Mon Petit Poney.

Et puis, un petit nom tendre, c’est de l’intimité, c’est le résultat d’une relation. Le donner sans distinction à un cheval quel qu’il soit, c’est nier le chemin qui a amené à cette relation, c’est gommer les différences de caractère, c’est uniformiser sa vision du cheval.

Or, la vie c’est la diversité.

Chaque cheval est unique.

J’aime bien que leurs noms le soient aussi.

Catherine Kaeffer

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Cheval attentif. Techniques d'élevage 2014. Images soumise à droits d'auteur

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