Réflexion sur le débourrage
Avec l’apparition finalement assez récente de nouvelles méthodes, on est amené à re-questionner les pratiques d’autrefois.
Et notamment, on peut se demander à quoi correspond un débourrage, quel est son but et sa finalité.
Wikipédia, notre dico moderne en donne la définition suivante : « Le débourrage consiste à amener le cheval à accepter une selle, un filet et un cavalier ou à accepter de tracter un véhicule (attelage), et à comprendre et exécuter des ordres de base. »
C’est une vision moderne du débourrage. On demande au cheval de l’acceptation, de la compréhension et de l’obéissance. Cela va bien dans l’idée de désensibilisation, d’habituation, de compréhension des demandes qui peut commencer parfois très jeune.
Bref, on lui demande quelque chose qui relève essentiellement du comportement, du mental.
Mais si on se réfère au vieux manuel d’équitation de la FFE, le débourrage pour buts :
- « De préparer par l’hygiène, la nourriture et le travail, l’entier épanouissement des forces physiques du jeune cheval ;
- De lui donner les premières notions des aides et de le préparer à leur discipline. »
On retrouve bien dans la seconde partie, la définition précédente : le cheval débourré a compris ce qu’on lui demande et a appris à y obéir.
Mais la première partie de la définition paraîtrait presque incongrue. Elle aborde en premier une composante physique du débourrage. Elle inclut non seulement le travail, donc la mise en muscle, l’acquisition de la souplesse, la gestion de son corps par le jeune cheval mais aussi les moyens par lesquels on va donner la possibilité au cheval d’y arriver : l’hygiène et l’alimentation.
De fait, cela va beaucoup plus loin.
Tout cela pour que le jeune cheval puisse réaliser tout son potentiel.
En effet, il ne suffit pas que le jeune cheval ait compris ce qu’on lui demande et qu’il souhaite y répondre, encore faut-il que physiquement il le puisse. Et qu’il soit capable de répéter le mouvement. On voit aujourd’hui certains jeunes chevaux qui ont compris et qui veulent bien donner une fois ou deux et qui après renâclent à le faire. On parle alors de dominance, de respect, de manque de patience. Ce sont des interprétations comportementales. Mais cela peut tout simplement correspondre à la limite du physique. Une fois, il peut. Plus, cela tire trop.
Dans l’ancienne définition, ce qui est mis en exergue c’est aussi l’évolution du jeune cheval. Un cheval sympa qui accepte son cavalier parce qu’il l’aime bien mais qui pour le porter creuse le dos parce que comme il est peu travaillé, il n’a pas vraiment les muscles pour le faire (et il n’a pas « appris » à monter son dos) risque de conserver une mauvaise attitude et un mal de dos qui le pénalisera dans sa vie d’adulte voire de vieux cheval. Aujourd’hui, ce cheval de bonne volonté est considéré comme débourré. Selon la définition d’hier, il ne l’aurait pas été.
Et je n’ose aborder le sujet de l’hygiène et de l’alimentation du jeune cheval conçues comme parties intégrantes du débourrage… en lisant cela, je bois du petit lait !
Mais d’aucuns pourraient dire que je prêche pour ma paroisse…
Ce que les gens peuvent être mauvaise langue parfois…
Catherine Kaeffer
http://www.techniquesdelevage.fr/
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