Analyse de photo 1 – Cheval au box
Le but de ces articles n'est pas de se substituer à un avis vétérinaire mais de permettre à chacun d'apprécier les différentes causes et conséquences d'une situation afin d'adopter un comportement adapté aux circonstances.
Prenons pour ce premier article, une photo d'un cheval au box. Prenez le temps de la regarder et de vous faire votre propre idée avant de lire l'article.
A première vue, on voit un cheval en bon état général :
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ni trop maigre, ni trop gros, une musculature correcte,
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un poil brillant, lisse, sec et propre.
En y regardant de plus près, on peut voir :
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une grosseur au dessus de la pointe du coude (flèche verte),
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une dépression au niveau du garrot (flèche rouge).
Commençons par la grosseur.
Celle-ci peut être liée à une accumulation :
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de sang,
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de pus,
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de lymphe ou de liquide interstitiel,
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de médicament (produits injectables).
Ajoutons à ces données le lieu de la grosseur, on peut alors trouver les origines suivantes :
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un hématome ou une hémorragie localisée suite à un coup,
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un abcès suite à une infection d'origine traumatique (plaie),
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une réaction allergique suite à une injection, une piqûre d'insecte, une plaie, une irritation,
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une inflammation suite à une infection,
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une inflammation chronique suite à une pression ou à une irritation répétée (cheval qui se couche toujours du même côté),
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une arthrite suite à une infection de l'articulation,
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une dégénérescence musculaire suite à un violent coup,
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une formation d'un cal de fracture,
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une injection de produit qui se dissipe lentement.
Sur la photo, on peut à priori ôter la possibilité d'une plaie infectée car le poil est lisse, régulier, non souillé.
On se rappelle alors la présence de la dépression au niveau du garrot. Cette dépression est à priori liée à une perte de masse musculaire, une utilisation plus faible des muscles associés et donc du membre. Ce qui laisse supposer une douleur ou une gêne dans le mouvement et/ou l'appui. Ce phénomène prenant pas mal de temps, on peut donc éliminer toutes les hypothèses se solvant en moins de 2-3 semaines.
L'état général étant correct, on peut donc éliminer aussi l'aspect douleur chronique qui donnerait un cheval sans appétit. Mais il faut rester méfiant car rien ne dit que ce cheval n'avait pas un embonpoint prononcé avant son problème...
On élimine donc : hématome, hémorragie, inflammation suite à une plaie infectée, allergie, injection médicamenteuse.
Il reste l'hypothèse de l'arthrite, de l'abcès, de la dégénérescence musculaire, de l'inflammation chronique et celle de la fracture.
La palpation et éventuellement une ponction du liquide interne aideront à préciser la nature de la grosseur.
Mais il est aussi tout à fait possible que le cheval soulage son membre à cause d'un problème de pied et que la grosseur et la dépression musculaire ne soient pas liés. On reprend alors toutes les hypothèses précédentes et on procède à la palpation et à l'examen approfondi du cheval pour déterminer la cause... sans oublier de questionner le propriétaire ou le palefrenier.
Conduite à tenir
Attendre de voir comment ça évolue.
Surveiller l'état général, alerter le vétérinaire à la moindre détérioration de l'appétit ou de l'humeur.
Limiter le travail si le cheval boite, prévoir de longues séances au pas pour limiter et drainer la grosseur.
Si on place le cheval au pré, le placer avec des chevaux qu'il connait et avec qui, il s'entend bien. Éviter de le mettre avec des poulains ou des jeunes chevaux « chahuteurs ».
Refroidir la zone si elle chauffe via des douches régulières, l'application de froid.
Prévoir une remusculation progressive après traitement de la cause.
A bientôt,
Anne