Quand l'état du rein influence le cerveau...
Animal irritable, peu attentif, absent, chatouilleux, capricieux... et son rein, comment va-t-il ?
Quand on pense problème d'humeur, on pense « comportement », « éducation », parfois « cerveau »... et pourtant, dans certains cas, il serait utile de penser « rein ».
Le cerveau de tout mammifère, comme chaque nerf, est irrigué par le sang, c'est lui qui nourrit les cellules, qui les oxygène, qui les nettoie... mais c'est lui aussi qui transporte certaines molécules porteuses d'un message et certaines toxines.
Quand le rein va mal, il élimine moins bien les déchets. Ils s'accumulent donc dans le sang qui va irriguer les différents organes mais aussi le cerveau et les nerfs. La quantité grandissante de déchets provoque alors dans les cellules nerveuses une réaction que l'on explique encore mal.
Certaines cellules vont en effet changer et provoquer des désordres neurologiques. Plus le temps passe, plus ces mêmes cellules vont mourir, tandis que d'autres vont changer, menant à des séquelles irréversibles.
Mais sur l'animal que voit-on ?
Tout d'abord des symptômes liés à l'affection rénale elle-même mais pas toujours. En effet, certaines insuffisances chroniques ou aiguës peuvent passer assez longtemps inaperçues.
Ensuite, les symptômes peuvent aller de l'animal qui « tangue » au coma.
Au début, on a les symptômes suivants :
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trouble du sommeil,
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fatigue, apathie,
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perte de mémoire,
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hypervigilance,
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perte d'attention,
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perte d'appétit,
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comportement inapproprié ou décalé dans le temps.
Ces symptômes évoluent pour arriver à ceux-ci :
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malaises où l'animal « déconnecte »,
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hallucinations,
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désorientation,
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erreurs de sensation, l'animal couine quand on le caresse, hypersensibilité,
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délires, paniques, phobies,
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l'animal s'isole ou au contraire se blottit contre vous selon son caractère et vos relations avec lui,
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stupeur,
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coma.
Quand on arrive à la deuxième série de symptômes, les dégâts passent du réversible à l'irréversible.
Et en fonction de la pathologie qui atteint les reins, on a plus ou moins de temps... pour une pathologie aiguë, avec une atteinte rapide des reins, on a des symptômes d'encéphalopathie (d'atteinte cérébrale) rapides et violents. Si la pathologie rénale est plus lente, qu'elle est chronique, les symptômes iront de paire.
Deux exemples :
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Si vous avez un cheval qui vous fait une intoxication qui l'atteint violemment aux reins, il aura très rapidement des symptômes rénaux corrélés en peu de temps à des symptômes cérébraux aboutissant en moins de quelques heures ou jours au coma.
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Si vous avez un chat nourrit avec une alimentation trop minéralisée, son rein va se fatiguer progressivement, on a alors une insuffisance rénale chronique avec des symptômes rénaux absents ou très discrets et un chat qui va avoir progressivement les symptômes neurologiques décrits ci-dessus.
Aux signes neurologiques purs s'ajoutent dans certains cas, des douleurs à la tête, des problèmes de vision, des vomissements ou même des mouvements incontrôlés... des symptômes que l'on associe rarement à un problème rénal.
Tout vos problèmes ne s'arrêteront pas au traitement car outre les séquelles irréversibles, la descente brutale des toxines dans le sang pourra amener votre animal vers la perte totale de ses facultés neurologiques.
En effet, le corps s'habitue à ce taux et le combat. Si bien que si on fait revenir trop rapidement le patient à la normale le corps continue à lutter à coups de molécules... des molécules qui feront basculer l'animal dans l'excès contraire.
Il est donc souhaitable dans des cas d'atteinte du rein ayant entrainé une encéphalopathie de traiter prudemment et de ne pas chercher à tout prix, au plus vite, le retour aux normes.
Hydrater et débloquer progressivement la situation sur plusieurs jours semble la méthode la plus conservatrice et ne semble pas augmenter le nombre de séquelles irréversibles.
Méfiez-vous donc des mélanges « pour soutenir et aider le rein » que vous pourriez donner à un animal présentant certains des symptômes cités ci-dessus, car s'ils sont efficaces, ils pourraient l'être trop. Procédez avec parcimonie et prudence.
A bientôt,
Anne