Allergie : les maladies impliquant des complexes immuns

Publié le par Anne et Cat

Toute les maladies immunologiques (allergies) n'ont pas la même provenance. Les plus fréquentes impliquent les complexes immuns (complexe regroupant les anticorps et leur antigène quand ils sont liés l'un à l'autre) et sont dits des réactions de type 3. Ils peuvent entraîner la maladie ou en être la conséquence. Le site de dépôt des complexes détermine la nature de la maladie.

Les maladies concernées seront notées en gras, les espèces en italique juste en dessous, puis je vous indiqueraila relation entre la maladie et les complexes immuns.

Glomérulonéphrite
Toutes les espèces

Elle est provoquée par le dépôt de complexes immuns dans la région sous-endothéliale ou sous-épithéliale de la membrane basale glomérulaire. Une glomérulonéphrite peut être secondaire à des maladies chroniques. Quand elle n’est pas secondaire, cette affection provoque des symptômes rénaux.

Pneumopathie d’hypersensibilité
Très fréquente chez les grands animaux : équins, bovins, ovins, caprins. Moins fréquente chez les petits animaux.

Elle est provoquée par le dépôt des complexes immuns dans les alvéoles, elle est due à une exposition aux poussières antigéniques. Les plus puissantes poussières antigéniques proviennent des moisissures du foin. Elle est caractérisée par l’apparition d’une détresse respiratoire 4 à 6 heures après l’exposition. Le traitement le plus efficace consiste en l’élimination de la cause, donc du foin moisi.

Lupus érythémateux disséminé
Chiens, moins fréquent chez les chats, rarement chez les grands animaux.

Elle présente deux caractéristiques : la formation de complexes immuns et la réactivité intense des anticorps avec une tendance à produire des auto-anticorps (ils attaquent les cellules de l’organisme, réaction de type 2). Un de ces 2 aspects sera prédominant chez l’animal mais les 2 coexistent. Le dépôt des complexes autour des petits vaisseaux sanguins peut amener à une synovite, des réactions dermiques, des érosions et des ulcères buccaux, une myosite, une neuropathie, une méningite, une artérite, une myélopathie, une glomérulonéphrite (cf. ci-dessus) et une pleurésie. Chez le chat, la complication principale et qui menace le pronostic vital est la glomérulonéphrite, ce n’est pas le cas chez le chien. Le diagnostic est posé à l’aide des auto-anticorps (technique qui n’est pas fiable à 100 %). Des traitements existent.

Vascularite
En particulier le chien et le cheval

Les lésions précoces sont des zones érythémateuses qui forment vite des érosions superficielles. Une croûte recouvre ces affections rapidement. Les lésions sont souvent le plus visibles sur l’extrémité des membres et les muqueuses de la bouche (langue, palais, lèvres). Il existe des traitements efficaces (immunodépresseurs, arrêt de la cause qui peut être médicamenteuse, glucocorticoïdes…)

Purpura hémorragique
Chevaux

Elle se présente souvent comme les séquelles d’infection des voies respiratoires supérieures par Streptococcus equi, elle est due à des complexes immuns au niveau de la membrane basale vasculaire.

Uvéite antérieure
Chiens, chats, chevaux (voir uvéite équine)

Elle survient fréquemment lors de la guérison d’une hépatite infectieuse chez le chien. Chez les chevaux, elle peut être associée à des réactions immunitaires contre Leptospira ou Onchocerca spp (spp = n’importe quelle espèce). Chez le chat, l’uvéite provoquée par Toxoplasma et les infections par le virus de la péritonite infectieuse féline peuvent jouer un rôle.

Polyarthrite rhumatoïde canine
Chiens, existe chez les chats associé à une infection par le virus leucémogène félin.

On observe, dans un premier temps, une boiterie (souvent du postérieur) avec tuméfaction des tissus mous autour des articulations touchées. En quelques semaines ou quelques mois, la maladie se localise dans les articulations (perte de densité osseuse trabéculaire, érosion progressive du cartilage et de l’os sous-chondral dans la région de l’insertion de la synoviale, ce qui aboutit à la disparition de l’espace articulaire). La maladie est provoquée par la précipitation de complexes immuns dans la synovie. Un traitement à base de gluco-corticoïdes (inefficaces si utilisés seuls) et d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (par exemple l’aspirine, permettent de soulager).

La polyarthrite idiopathique (non secondaire : aucune maladie ne l’a déclenchée) est diagnostiquée quand on observe des cycles de fièvre qui ne répondent pas aux antibiotiques, des malaises, de l’anorexie, avec raideur et boiterie. Les espèces les plus concernées sont : les bergers allemands, les dobermans, les retrievers, les épagneuls, les pointers, les caniches nains, les yorkshire-terriers, les chihuahuas ou les croisements issus de ces races.

http://www.rhumatologie.asso.fr/images/definition-rhumato/schema-articulation.jpg
Cliquez sur l'image pour l'agrandir. Elle provient du site http://www.rhumatologie.asso.fr

Périartérite noueuse (polyartérite noueuse, polyartérite nécrosante, ou méningite à médiation immune)
Tous les animaux de compagnie, notamment porcs et chats (Rare dans tous les cas). Chiens pour la méningite à médiation immune et plus particulièrement akitas, beagles, boxer, braques allemandes à poil court.

Provoquée par le dépôt des complexes immuns et une inflammation des parois des artères de moyen et de petit calibre.

La méningite à médiation immune chez le chien est une méningite sensible aux stéroïdes. Les signes cliniques chez les beagles, les boxers et les braques allemands à poil court sont des poussées de fièvre cycliques, des douleurs sévères et une rigidité au niveau de la nuque, un refus de bouger et de l’abattement. Chaque crise dure 5-10 jours avec des périodes de rémission complète ou partielle durant plus d’une semaine. La lésion consiste en une artérite des vaisseaux méningés mais parfois aussi de d’autres organes. La maladie disparaît spontanément au bout de plusieurs mois avec des crises de plus en plus légères et de moins en moins fréquentes. Une corticothérapie peut réduire la sévérité des crises. Chez certains animaux, la maladie devient chronique et ne répond alors que partiellement au traitement.



A bientôt
Anne

Pour plus d’informations, consultez :
Le Manuel Vétérinaire Merck
Explications de la physiologie de l'appareil urinaire (position des glomérules)

Publié dans Physio-pathologie

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