Traitement des sarcoïdes équins

Publié le par Anne Anta. Editions Alpha & Oméga

Occultes, verruqueux, nodulaires, fibroblastiques, malins ou mixtes... les sarcoïdes sont parfois gênants et souvent inesthétiques. Les techniques de soins coûteuses, l'abondance de produits plus ou moins miracles et de croyances, poussent les propriétaires au doute ou aux solutions extravagantes.

La sarcoïde est une affection au départ bénigne et stable. Cette affection est présente sous forme occulte, verruqueuse ou nodulaire.

Il existe des moyens de prévention : voir cet article

Si on n'intervient pas, la progression est lente, la sarcoïde n'est pas douloureuse et ne démange pas.

Aux stades occultes, les propriétaires ignorent souvent le problème ou le traitent comme une dermatite (ce qui entraine son évolution). C'est aux stades verruqueux ou nodulaire que les premières interventions sont le plus souvent tentées. On a alors un problème essentiellement esthétique et dans de rares cas, une gêne mécanique.

Élastiques, chirurgie, cryothérapie, huiles essentielles, pommades miracles...

A chaque intervention, on espère le meilleur mais on obtient souvent pire.

La caractéristique de la sarcoïde répond au proverbe « ce qui ne la tue pas, la rend plus forte ». Toute intervention génère des ruptures, des fissures, des effractions cutanées... ce qui provoque une extension du virus contenu dans la sarcoïde voire une contagion à d'autres zones. C'est alors que les probabilités, la résistance de votre équidé et l'environnement jouent.

En effet, quelle que soit la méthode de traitement choisie, il restera toujours un peu de la sarcoïde. La sarcoïde n'est pas une tumeur bien délimitée, car au-delà des cellules, c'est leur contenu qui est « infectieux ».

La plupart des traitements reposent sur le principe de la destruction des cellules tumorales donc sur la libération de leur contenu. En détruisant les cellules, on infecte la zone que l'on vient de faire « propre » de notre point de vue.

De plus, chaque cellule contient ce qu'il faut pour en infester beaucoup d'autres. Tant qu'elle reste intacte, elle est unique. Quand elle explose, elle peut potentiellement en infecter beaucoup d'autres... ce qui explique que les récidives sont souvent beaucoup plus agressives que la sarcoïde de base. D'une cellule détruite, on « fabrique » pleins d'autres cellules tumorales bien actives.

Les méthodes de traitement les plus efficaces sont donc les méthodes qui entrainent un enlèvement propre et complet des zones atteintes sans les endommager.

Mais cet aspect est contrebalancé par le fait que cette masse enlevée laisse souvent une plaie qui peut être potentiellement réinfectée par le virus et générer une nouvelle sarcoïde.

Il n'y a donc pas de traitement miracle de la sarcoïde. Tous les traitements plafonnent au mieux à 80 % de réussite et ne peuvent sans une intervention aussi rigoureuse que précise du propriétaire n'être voués qu'à l'échec.

Il est donc important dans un premier temps que le propriétaire définisse ses priorités.

L'intervention sur une sarcoïde stable peut générer son évolution. En l'absence de gêne effective ou de problème esthétique flagrant, l'absence d'intervention est donc une preuve de sagesse. On vous conseillera parfois une histologie ou un raclage cutané pour un diagnostic de certitude... sachez que cette intervention génère régulièrement l'évolution de la sarcoïde.

L'application de mesures de prévention du développement de la sarcoïde ou de la contamination des autres plaies devra faire partie du quotidien. Dans certains cas, ces mesures aboutiront à la rémission totale de l'équidé.

Ensuite, si la sarcoïde évolue de façon défavorable, il faudra vite se décider. Plus la sarcoïde est de taille réduite, plus la zone à traiter sera restreinte, plus les chances de guérison seront élevées.

A partir du moment où la sarcoïde est au stade fibroblastique, il est donc préférable d'intervenir sans attendre sa prise en masse.

Le choix de la technique repose sur une bonne collaboration entre le propriétaire et le vétérinaire traitant. L'intervention devra être complète et le protocole scrupuleusement suivi. Les mesures de protection devront être maintenues et toute évolution défavorable devra être rapidement rectifiée. Il est important de ne pas « traiter au hasard » et de savoir quelle évolution est considérée comme « normale » selon le traitement afin d'agir promptement si celle-ci dérive.

Les manipulations cutanées directes ou indirectes d'une zone atteinte d'une sarcoïde sont déconseillées... pensez à prévenir les personnes qui pourront manipuler l'équidé (ostéopathe, cavalier, soigneur, palefrenier, dentiste, maréchal...)

Il ne faut pas se décourager. Le traitement d'une sarcoïde est long, coûteux, douloureux, les récidives sont fréquentes et il est rarement unique. Il faudra s'attendre à essayer plusieurs techniques avant d'en arriver à bout. Une fois commencé, il ne faudra jamais cesser le traitement, car la réponse de la sarcoïde serait alors une croissance démesurée, maline et donc dangereuse pour l'équidé.

La traitement devra s'arrêter uniquement lorsqu'une peau saine sera visible.

Je vous recommande de noter les différents traitements exécutés, les dates et les résultats (si possible sous forme de photos) afin de permettre un suivi raisonné de la situation de l'animal.

Anne Anta

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Sarcoïdes chez un cheval. Techniques d'élevage (R) Tous droits réservés

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