La coprophagie chez les équidés

Publié le par Anne Anta. Editions Alpha et Oméga

Il arrive qu'un équidé mange ses propres crottins ou ceux d'un autre équidé, ce comportement est appelé « coprophagie ».

La coprophagie est considérée comme un comportement normal chez le jeune poulain ou l'ânon jusqu'à l'âge de 4 mois.

Ce comportement comblerait un besoin pour le poulain ou l'ânon au tube digestif encore incomplet. En effet, les crottins des équidés adultes aideraient le jeune à se constituer une flore et une faune efficaces dans son tube digestif.

De plus, la coprophagie permettrait d'obtenir des aliments « prédigérés », plus facilement assimilable. Mais elle pourrait également aider le poulain ou l'ânon à sélectionner ses futurs aliments en recherchant des goûts semblables dans son environnement.

Toutes ces raisons ne sont plus forcément applicables quand l'équidé qui pratique la coprophagie est un adulte.

L'hypothèse la plus couramment avancée lors d'un comportement de coprophagie est un manque de minéraux pour le cheval ou l'âne. Pourtant, cette possibilité n'est pas la première à envisager.

Il convient tout d'abord d'observer quels crottins sont consommés (et s'ils le sont réellement) et à qui ils appartiennent.

La manipulation des crottins des juments par un étalon ou un âne entier n'a rien d'anormal et relève plus de la recherche d'hormones que d'une recherche d'apport alimentaire. Chez certains hongres, ce comportement peut également exister. Il en est de même si les crottins appartiennent à des ânesses vis-à-vis des ânes ou des étalons. La présence d'un comportement de flehmen associé permet de renforcer cette hypothèse.

En dehors de ces cas, la consommation de crottins frais s'observe chez les chevaux et les ânes qui ont une flore ou une faune digestive partiellement endommagée. Les traitements médicamenteux ou des changements alimentaires brutaux pourront provoquer le développement d'un comportement de coprophagie.

Cette hypothèse s'accompagne souvent de la présence de restes, notamment de céréales, dans les crottins. Cette observation devra amener à une rectification de la ration alimentaire, à son adaptation voire à l'ajout de probiotiques pour aider l'âne ou le cheval en difficulté.

Le rétablissement d'une ration adaptée doit amener le cheval ou l'âne à cesser ses habitudes de coprophagie. Si le comportement persiste, il faudra alors considérer celui-ci comme un tic.

Tic ou pica, la coprophagie doit alors être traitée comme un trouble du comportement et doit amener à rechercher la source du stress responsable. En effet, il s'agit alors d'une preuve flagrante de mal-être qui ne peut être négligée.

L'élimination des différentes sources de stress de l'environnement, accompagnée d'un traitement adéquat (éventuellement par phytothérapie), pourra limiter la fréquence de ce comportement jusqu'à le faire disparaître.

Il est recommandé de procéder à un examen vétérinaire complet (y compris dentisterie) sur un cheval ou un âne qui pratique la coprophagie afin de s'assurer qu'il n'y a aucune raison physique à ce comportement et que celui-ci n'a engendré aucune complication (infection buccale ou dentaire par exemple).

Un traitement préventif des ulcères est utile dans le cadre d'un cheval ou d'un âne qui pratique la coprophagie car, dans l'hypothèse où cette habitude relèverait du tic, la gestion du stress pourrait être déficiente chez ces équidés.

Anne Anta

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MAJ Août 2021

Crottin frais. Tous droits réservés.

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