Débourrer un poney, le minimum, pas davantage !

Publié le par Anne Anta. Alpha et Oméga

Un petit poney qui ne sait rien. Un propriétaire qui n'en sait pas plus. Des enfants qui rêvent de monter le nouveau « cadeau » que les parents ont offert.

Ce cas n'est pas aussi rare qu'on pourrait le penser.

Il y a les parents qui feront des essais avec un adulte « léger »... ou pas.

Il y a les parents qui choisiront la gamine motivée du coin pour faire le boulot.

Il y a ceux qui mettront le poney en pension un mois ou deux pour qu'il apprenne le minimum.

Et enfin, il y a ceux qui demanderont à un pro de s'en charger. Mais on fera le minimum car après, ça va coûter cher !

Mais la plupart de ces parents n'ont aucune idée du travail nécessaire, du temps qu'il faudrait et des conséquences s'ils cèdent trop rapidement aux caprices de l'enfant impatient.

Car si on reproche aux poneys de club leurs manières, on ignore souvent les causes qui ont mené à ce résultat.

La plupart des poneys de club sont débourrés comme ceci : un jour, on le sort du pré, on lui prend les pieds, on lui met un mors, une selle et on place dessus un adulte « léger » (ou pas) en sac à patate.

On répète cette scène pendant une semaine en l'accompagnant éventuellement de longe « défouloir » où le but est de fatiguer le poney pour éviter ses réactions.

Ensuite, on place une « tête brûlée » sur son dos avec protège-dos et... Yahou ! On va suivre les autres poneys... voire on leur rentre dedans. La panique du poney, les coups de pieds, les « remises aux ordres » énergiques du gamin font le reste... le poney finit par capituler.

Alors, oui, quand le gamin ou l'adulte va lui tourner le dos, il va mordre, botter... mais peut-on l'en blâmer ?

Vous me direz... dans mon club, ce n'est pas ainsi... et j'en serai heureuse.

Mais ce spectacle est si fréquent et la communication si défaillante, qu'elle berce les nouveaux propriétaires d'illusions... on ne peut pas obtenir un cheval sûr de cette manière... et encore moins un cheval ou un poney qui aura la charge d'enfants.

Car si vous arriverez peut-être à vous imposer... le petit de 5 ans ne le pourra pas. Il n'a ni la technique, ni la force physique ou le caractère pour mener un poney débourré « au minimum ».

Avoir un poney à la maison qui va grandir avec l'enfant... cela peut effectivement bien se passer. Mais uniquement si on ne se contente pas de l'éducation de base et qu'on va « au-delà ».

Le poney dont rêve les parents ? Il est sûr, gentil. Il prend soin du petit... il l'encadre peut-être même un peu trop quand il refuse de prendre le trot car le petit a perdu l'étrier. Il va même jusqu'à le protéger en faisant une cabriole pour le rattraper quand il tombe.

Ce poney existe (y compris dans certains clubs)... mais il a été travaillé, encadré et éduqué pendant des mois, voire des années. Il est régulièrement suivi et comme on prend rendez-vous avec le véto, il fait sa visite « dressage » où on fait le point et où tout est réexpliqué pour maintenir un bon contact. L'idéal étant qu'un propriétaire soit formé pour faire ce travail.

Et puis, ce bout de chou qui lui monte dessus, on ne le laisse pas non plus sans conseil. On lui apprend à respecter et à « dialoguer » avec son poney.

L'économie que vous pensez réaliser en ne dressant pas le poney auquel vous allez confier votre enfant... vous pourrez l'investir le jour de l'accident.

Anne Anta

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Poneys au travail. Techniques d'élevage. Tous droits réservés

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