Les repas chez le cheval

L’horaire et la fréquence des repas du cheval doivent être les plus réguliers possibles.

Par nature, le cheval est un animal fait pour brouter et son tube digestif est constitutionnellement fait pour de petits repas fréquents plutôt que quelques gros repas. Vous pouvez nourrir un chien, qui est un carnivore, une fois par jour mais pour un cheval, ce ne serait pas une bonne idée (mauvaise digestion entraînant une augmentation de la fréquence des troubles digestifs).

Dans la pratique, le mieux serait d’avoir trois repas par jour mais c’est souvent difficile. Deux repas est un minimum.

Par contre, si vous voulez remonter un cheval, suite une perte d’état due à des problèmes de santé ou à l’allaitement par exemple, sachez qu’une même ration fractionnée en davantage de repas, lui profitera beaucoup mieux. Les chevaux qui tractaient les omnibus à Paris, faisaient 9 repas par jour.

J’ai personnellement travaillé dans un centre équestre qui avait été racheté par une amie, cavalerie comprise. Le précédent propriétaire était un incompétent pour ne pas dire plus. Les chevaux étaient dans un état déplorable et d’une maigreur à faire peur. Un mois après, à raison de 6 repas par jour (le premier à 6 heures du matin et le dernier à 10 heures du soir) les chevaux étaient méconnaissables et même avec une augmentation très importante et très rapide de la ration, pas une seule colique !

Le fractionnement des repas entraîne deux conséquences au niveau de la digestion de la ration :

Comme la quantité de nourriture par repas est réduite, elle peut séjourner assez longtemps dans l’estomac dont la contenance est faible (environ 10 litres soit l’équivalent de 2 kg de foin ou de 4 kg de concentrés).

L’estomac a donc le temps d’effectuer un brassage suffisant de la nourriture, de l’acidifier correctement, et de commencer l’hydrolyse des protéines par la pepsine. Il faut se rappeler que dans l’estomac, c’est le dernier arrivé qui chasse le premier… Pousse-toi de là que je m’y mette !

D’autre part, la nourriture arrive ainsi de façon plus régulière dans le cæcum (gros intestin), siège d’une digestion microbienne. Cela permet un bon état de la flore intestinale.

Un exemple, le cheval mange ses granulés et tout de suite après, reçoit du bon foin. Le foin en arrivant dans l’estomac chasse les granulés vers l’intestin. Les granulés n’auront alors pas le temps d’un début de digestion. Par contre, le foin séjournera plus longtemps dans l’estomac.

Quand c’est possible, il est donc préférable de donner le foin avant les granulés ou les céréales. En effet, dans le foin, les nutriments sont peu accessibles. Il va être principalement dégradé dans l’intestin. S’il reste peu dans l’estomac, cela n’a pas d’importance alors que c’est très important pour les aliments concentrés.

Si le foin est donné après le repas de concentré, il doit donc se passer au moins une heure avant de donner du foin au cheval, pour éviter que l’arrivée du foin n’entraîne une vidange de l’estomac.

Catherine Kaeffer