A l'intérieur du sabot de l'équidé et des onglons du ruminant... Photos
La théorie nous laisse des schémas, des dessins, mais en vrai, un sabot de cheval c'est fait comment ? Est-ce bien différent des onglons des ruminants ?
Quand on regarde un sabot de cheval de l'extérieur, on croit voir une paroi épaisse, un bloc... mais il n'en est rien. La paroi est fine et surtout elle n'est pas toujours la même.
En interne, deux zones sont visibles : une zone spongieuse qui forme un bourrelet et une zone composée de fines lamelles.
Le bourrelet, c'est notre couronne extérieure. C'est là que se forme le sabot, qu'il se génère.
Les fines lamelles, c'est les lamelles podophyleuses. Vous savez, celles qui s'inflamment dans certaines pathologies comme la fourbure.
Mais dans ces deux parties, on ne voit aucune trace de chair, de ligament ou d'incision... elles ne sont donc pas liées à la chair.
C'est aussi ce qui explique le côté susceptible des lamelles et les douleurs que ces pathologies génèrent.
Imaginez, une zone d'échange étroit entre des lamelles de chair et des lamelles de corne souple. Ces lamelles étroitement associées ne sont pas sensées bouger ou jouer les unes contre les autres. Mais rien ne les retient, rien ne les relie.
Et bien quand le sabot se met en branle et que la pathologie s'en mêle, les lamelles bougent les unes sur les autres, elles se frottent et s'inflamment. Puis comme elles sont fragiles, les lamelles du sabot se cassent et abîment les lamelles de chair, ce qui provoque la douleur.
On imagine aussi très bien les suites d'une inflammation de la zone : douleur, rougeur, chaleur mais aussi grosseur.
Et comme la paroi est inextensible, c'est les lamelles de corne qui se retrouvent prises dans la chair et qui la malmènent. Car si le contact est prévu, la pression, elle, ne l'est pas.
Place à la photo du sabot du cheval avec le pied enlevé :
Le sabot, ce n'est donc pas une simple boîte mais la partie qui le retient se résume à peau de chagrin et il suffit d'une simple coupure à la couronne un peu profonde pour le déchausser.
De plus, en se déchaussant, le sabot s'abimera et abimera la chair qui y est si étroitement mêlée. On comprend dès lors les faibles hémorragies pourtant associées à de vives douleurs et à de bien faibles chances de rémission.
Et pourtant cette fragilité n'est pas la panacée de tous. C'est là que les sabots et les onglons se séparent.
Les onglons de ruminants sont constitués d'une partie lisse et d'une partie feuilletée semblable à celle présente dans le sabot d'un cheval.
Mais cette partie feuilletée est bien moins importante et est principalement située sur la partie externe du pied.
Ce qui explique la moindre sensibilité des ruminants aux inflammations des lamelles et aux pathologies associées.
Plus la zone est petite, plus les risques sont minimisés et les douleurs avec. Si bien que la résistance des ruminants aux boiteries du pied pourrait provenir de ce détail anatomique et non d'une résistance accrue à la douleur.
Question paroi, l'épaisseur n'est pas comparable et est plus faible chez le ruminant. Ce qui le rend plus sensible aux abcès et aux traumatismes directs.
Côté déchaussement, ils seraient, si on regarde que l'anatomie du pied, plus faciles chez les ruminants.
Néanmoins, la position des onglons est telle que la probabilité de se faire coincer compense cette faiblesse.
Place aux photos d'un pied de veau (nettoyé et rasé) et aux onglons associés fraichement retirés.
A bientôt,
Anne