Alimentation du furet

La recherche avance et les fabricants innovent de plus en plus pour répondre à la demande croissante d'une alimentation saine pour le furet. Les résultats sont là, même s'il reste encore beaucoup à faire...

Le furet est défini comme un carnivore strict... mais qui n'a rien à voir avec le chat. Et ceci pour plusieurs raisons :

• Là où notre ami le félin met 6 à 8 heures pour digérer, le furet boucle son cycle en 3 heures. Autant dire que c'est du vite fait, mais pas toujours bien fait. Du coup, côté protéines, il nous faut de l'extra, autrement dit, il nous faut des protéines animales, là où le chat pourrait se contenter du végétal.

• Les propriétaires de furet le savent, notre ami est une pile... bien plus qu'un chat. Et on retrouve cette différence dans l'alimentation avec une demande en énergie plus élevée pour le furet.

• Côté enzymes, on retrouve là aussi deux différences majeures : le béta-carotène est utilisé par le furet pour donner de la vitamine A mais pas par le chat qui le rejette. Au contraire, le chat utilise les hydrates de carbones tandis que le furet les évacue sans en tirer grand chose.

• ...

Comme toujours, pour connaître l'alimentation « idéale », il faut se référer à ce que l'animal mangerait seul dans la nature. Le furet domestique n'existant pas dans la nature, les chercheurs ont cherché à observer un proche parent : le furet « marron », un hybride entre le furet et le putois.

Ce petit mammifère consomme :

• 57 % de petits mammifères,
• 21 % d'oisillons ou d'oiseaux,
• 13 % d'invertébrés,
• 4 % d'amphibiens,
• 3 % de reptiles,
• 2 % de poissons.

Données issues de « L'alimentation du furet (Mustela furo) : bases théoriques et besoins nutritionnels. État des connaissances. » écrit par S. Piazza et M. Diez, publié en 2009.

Attention, ces données sont des approximations issues de plusieurs jours voire de plusieurs années d'observation, c'est donc un résultat simplifié et on peut rajouter à ce menu notamment les œufs. En effet, les furets « marrons » profitent souvent de la saison de ponte pour accéder à cette source de nourriture facile. Néanmoins, la présence d'œuf étant saisonnière et le furet « marron » n'arrivant pas toujours à ses fins, on veillera pour notre furet domestique à n'utiliser que rarement cette gâterie.

L'alimentation naturelle du furet pourrait donc se résumer comme suit :

• Chaque jour une ou plusieurs petites proies données entières : souris, rat, caille, poussin...

• De temps en temps : jaune d'œuf.

• Le furet est sensible aux carences en calcium, on peut donc supplémenter en rajoutant de la poudre de coquille d'œuf (voir alimentation des chiens) ou d'os.

Sauf mention contraire, on donne à volonté.

Un menu pas très agréable à servir, surtout que notre furet a la fâcheuse tendance à disperser et à cacher ses restes... parfois jusque dans le canapé.

Une autre alternative qui tend à se populariser à cause de la difficulté de se fournir en petites proies (et à varier suffisamment les menus) est de donner des « proies reconstituées » :

• Morceaux de viande (doit avoir une taille suffisante pour tenir dans le creux de la main mais pas plus) : porc cuit, veau, bœuf, agneau, poulet, canard... Muscles et morceaux moins nobles (tendineux, gras, avec des os...),

• Poudre de coquille d'œuf cuite (voir recette dans l'alimentation du chien), poudre d'os et os à ronger,

• Viscères, tripes, gésiers, cœurs, poumon, langue,

• Moins d'une fois par semaine : jaune d'œuf, foie, levure de bière.

Sauf mention contraire, on donne à volonté.

Bien sûr, avec ce menu, on a toujours le même problème de comportement de cache du furet, parfois des difficultés d'approvisionnement et on doit toujours veiller à une stricte hygiène de la ration (changement régulier, nettoyage minutieux des récipients, retrait des morceaux douteux...).

Pour toutes ces raisons, la plupart des propriétaires sont attirés par le système des croquettes. Un système qui est aujourd'hui loin d'être idéal.

Certains conseillent les croquettes pour chats ou pour chatons pour les furets. Si cette alimentation peut constituer une alternative d'urgence acceptable, au-delà de quelques semaines, elle posera de gros problèmes de santé à notre compagnon.

La plupart des croquettes pour furet ne contiennent pas assez de protéines ou des protéines de mauvaise qualité pour des raisons de coût. Elles sont donc insuffisantes et entraînent carence ou obésité pour le furet.

Toutes les croquettes contiennent des hydrates de carbone qui provoquent à la longue des problèmes rénaux et qui ont tendance à favoriser certaines maladies.

De plus, une étude montre que la longévité du furet est nettement affectée quand on le nourrit au 100 % croquettes (3-4 ans contre 7-8 ans avec la nourriture à base de proies).

La solution peut être également de donner des croquettes (pour la nuit et les vacances) et une alimentation avec viandes, viscères, os voire petites proies le reste du temps.

Quel que soit votre choix, veillez à respecter une transition alimentaire sur une semaine à chaque changement.

A bientôt

Anne