Comment aider un oiseau marin mazouté ? La suite
Cet article fait suite à un premier article sur le sujet : oiseaux marins mazoutés, les premiers gestes. N'hésitez pas à contacter les structures capables de soigner votre protégé (contacts en fin d'article)
Vous avez hydraté votre protégé, vous l'avez mis au chaud et vous le laissez à présent une heure au repos.
Profitez de cette heure pour faire le tour de votre placard et de votre frigo.
Un oiseau marin mange selon les espèces des poissons, des coquillages, des crustacés, des calamars... jusque là, rien d'anormal. Le mieux serait donc du thon, des maquereaux, des harengs, des anchois de norvège, des calamars (auxquels on aura enlevé la plume), des coquillages et des crustacés marins frais.
Maintenant, on n'a pas toujours prévu de recueillir un oiseau marin, donc vous pouvez donner en attente de mieux :
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des boîtes des poissons, des coquillages ou des crustacés cités ci-dessus,
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des soupes de poisson,
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des sardines ou des boîtes de sardines,
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des boîtes pour chats,
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des sachets fraicheurs pour chat,
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des croquettes pour chat écrasées et mouillées.
On rajoutera notre eau légèrement sucrée et salée (une pincée de sel).
Prenez le temps de réchauffer la nourriture afin de ne pas refroidir votre protégé. Pour la température, vous devez pouvoir avaler gloutonnement sans vous brûler (mouillez vos doigts et touchez la nourriture pour tester).
Si l'oiseau mange de lui-même, c'est parfait. Sinon, il faut faire une mixture de ce que vous voulez lui donner et l'aider à manger (comme pour un oisillon).
Pesez l'oiseau et notez son poids avant et après son repas, il doit prendre 10 % entre les deux. Le but est d'avoir une augmentation du poids corporel afin d'atteindre un état d'engraissement qui permettra à l'oiseau de supporter le choc du lavage du plumage.
Ce lavage doit se faire dans les 5 jours, si on attend davantage, les plumes sont « rongées » par le mazout et l'oiseau est condamné. Mais si on le fait trop tôt, l'oiseau meurt de stress ou d'épuisement métabolique.
Le lavage consiste en l'utilisation d'un bac d'eau savonneuse à 40-42°C dans lequel on placera l'oiseau. Des mouvements de l'eau créés par vos mains vont petit à petit enlever le mazout. Changez l'eau régulièrement et jusqu'à ce qu'il ne reste plus une seule tâche de mazout car une seule tâche compromettrait l'ensemble de l'étanchéité de l'oiseau.
Après lavage, le dernier bac d'eau doit être fait d'eau savonneuse claire.
On rince ensuite l'oiseau en le tenant par les humérus (pattes) et en dirigeant le jet de façon à arroser à contre plume jusqu'à ce que le plumage redevienne imperméable (les gouttes perlent mais ne rentrent plus).
Il faut particulièrement insister au moment du rinçage sur la région du cloaque, sous les aisselles et sur les plumes de l'aine, zones essentielles à la survie de l'oiseau.
Une fois rincer, on donne de l'eau sucrée à boire à l'oiseau pour le réhydrater puis on procède au séchage dans une pièce sur « filets » ou hamac à 25°C. Un séchoir électrique peut être utilisé pour accélérer le séchage et limiter le refroidissement de l'oiseau.
Si tout est réussi, l'oiseau redevient étanche, il peut alors reprendre après quelques jours, sa vie sauvage.
A bientôt,
Anne
Les structures spécialisées en France, contacts :
CVFSE (centre vétérinaire de la faune sauvage et des écosystèmes, appartient à l'école vétérinaire de Nantes)
site : http://www.oniris-nantes.fr/services/plateforme-environnementale-veterinaire/
@ : faunesauvage(at)oniris-nantes.fr
tel. : 02 40 68 77 76
Union Française des centre de sauvegarde de la faune sauvage
site : http://uncs.chez.com/