La clôture électrique : conception et principes du circuit

Publié le par Anne et Cat

 

Pour être plus claire, j’ai emprunté ce schéma de fonctionnement de la clôture électrique sur le site de La Sanglière (site extrêmement intéressant par ailleurs !).

  

 

clôture

 

 

Pour résumer, le courant est généré par l’électrificateur qui à partir des 220 volts du secteur ou les 12 volts de la batterie multiplie par 40 le voltage mais diminue drastiquement l’ampérage. Le courant est généré sous forme d'impulsions (pour éviter tout risque de " rester collé "). Comme dans une banale prise de courant, il y a deux bornes. Une des bornes du poste est reliée à la clôture (borne +), l'autre à la terre (borne -). Le sol de la pâture est alors assimilable à un gigantesque conducteur.

 

S’il n’y a pas de contact, nous avons donc un circuit électrique ouvert, dans lequel il ne circule aucune intensité (exprimée en ampères), même s'il est sous tension (laquelle tension est exprimée en volts).

 

Lorsque l'animal touche le fil de clôture, son corps se comporte comme un conducteur entre le fil (+) et la terre (-). Il ferme donc le circuit et permet au courant de circuler. On aura la formule classique : intensité (ampères) x voltage (volts) = énergie électrique (Joules).

 

Cette énergie se traduit au niveau de l'animal par une douleur à chaque impulsion.

 

Malgré cela, il ne faut pas comparer une clôture électrique avec la gégène de triste mémoire.

 

Si le voltage est très élevé (5.000 à 10.000 V), de façon à ce qu’au moindre contact, immédiatement "  la pression électrique " se déclenche, l’ampérage est extrêmement faible (quelques dixièmes de millièmes d'ampère).

 

Deux conséquences :

 

  • la décharge reçue est très " sèche " (du fait du voltage), et la douleur est ressentie intensément ;
  • l'énergie délivrée reste cependant assez faible, ce qui fait que le danger pour la vie de l'animal (ou de l'homme qui toucherait le fil…) est nul.
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Conséquences pratiques sur l’entretien de votre clôture

 

Tout de suite une petite remarque s’impose :

 

Si le fil électrique est touché par des herbes, des plantes, elles ferment aussi le circuit. Le courant les traverse d’autant plus facilement qu’elles sont moins lignifiées et plus riches en eau et je ne vous raconte pas quand elles sont ruisselantes de pluie ou recouvertes de neige !

 

Ainsi, une multitude de brins d’herbe touchant la clôture (vous savez, au fond du pré, là où vous n’allez jamais) ou une haie peuvent la mettre partiellement ou totalement à la terre… d’où plus de " coup de jus " et à nous le potager du voisin !

 

A fortiori et pour les mêmes raisons, les fils de la clôture ne doivent pas se toucher, toucher les piquets, les arbres ni la terre.

 

Donc règle n° 1 : fauchez régulièrement sous la clôture et taillez les branches qui touchent. Et dans tous les cas, reprenez les habitudes de nos anciens : faites tous les jours un " tour de pré ".

 

Et n’allez pas croire, dans votre colombine innocence, que les animaux n’ont pas de connaissances en électricité. J’ai connu une jument qui avait découvert par hasard que si elle se grattait sur la branche d’un pommier et finissait par la mettre en contact avec la clôture, il n’y avait plus de courant et qu’elle pouvait tout casser en toute impunité… pour aller se délecter dans le verger d’à côté à s’en faire péter la sous-ventrière.

 

Cas particulier : les régions très enneigées

 

La neige a de nombreuses conséquences sur une clôture. On pense à l’accumulation, au dépôt de glace sur les fils ou les rubans, qui forme un superbe isolant. On pense moins au fait que le fil du bas peut se retrouver enseveli. Donc, si vous êtes tenu d’avoir un fil du bas très près du sol, il peut être intéressant de prévoir un moyen de le déconnecter pour éviter la mise à la terre par temps de neige.

 

Conception de la clôture

 

Quel que soit l’endroit de la clôture, l’impulsion doit être suffisamment vive. Il faut donc qu’en ce point il reste suffisamment de tension (en volt) pour traverser le pelage et le cuir mais aussi assez d’énergie (en joules) pour que cela pique.

 

C’est ce qu’on appelle le seuil minimum de garde.

 

Il serait de 700 V pour les vaches et de 2000 V pour les moutons avec au moins 50 milijoules. Mais, c’est comme les crèmes solaires : la pub vous promet une protection parfaite alors que vous, vous vous chopez tout de même le coup de soleil… ce sont des mesures faites dans des conditions idéales. Alors que chez vous… enfin, je ne veux pas médire… mais ce n’est peut-être pas toujours des conditions idéales…

 

Aussi, Marc Planche dans son remarquable article paru dans les Cahiers de l’âne de septembre 2009 préconise de maintenir tout point de la clôture à 2000 volts et 100 milijoules. Dans d’autres publications, on trouve très couramment des chiffres de 3500 volts voire de 5000 volts.

 

La " qualité " du choc est déterminée non seulement par l’électrificateur de clôture mais aussi par toutes les résistances du circuit électrique : le fil sous tension, le corps de l’animal, le contact entre l’animal et la terre, la prise de terre, le contact entre la terre et la tige de mise à la terre et retour du fil de tige de mise à la terre à l’électrificateur.

 

Une clôture électrique est donc un système complet dont les performances sont limitées par le " maillon faible ". Et comme dans l’émission, il faut toujours éliminer le maillon faible !

 

Bon, je sais, c'est dur pour un lundi mais si vous êtes arrivés là sans encombre, tous les espoirs sont permis !

Alors allez reprendre vos esprits parce que demain, cela recommence !

 

Bonne journée.

 

Cat

Publié dans Clôture

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