La question du temps équin ou comment parler du futur à un cheval

Publié le par Anne ANTA. Editions Alpha et Omega

Un pas, deux pas, on se cherche, on disserte et en un instant on oublie qu'il n'est pas comme nous. Alors on compose sur demain et l'avenir encore plus lointain, mais nous a-t-il suivi ? Dans ce doute, nous raisonnons sur les "on dits", on se renseigne sur ce qu'en pensent les éthologues... le cheval, lui, nous attend.

On interroge ses connaissances et puis, on s'aperçoit que pour beaucoup cette question n'a pas de sens et le mot "anthropomorphisme" nous est jeté sans débat ni autre forme de réflexion.

Le cheval vit dans le présent, il ne conçoit pas l'avenir. Tout autre interprétation ne serait qu'anthropomorphisme.

Malgré cette injonction, beaucoup s'offusquent, le cheval a appris, il appréhende, il envisage donc l'avenir. Mais quel avenir ? Les chevaux ont-ils une notion immédiate du temps qui s'écoule ? Peuvent-ils comprendre ce que "demain" veut dire ? Rien n'est sûr, mais ouvrons ensemble la parenthèse du temps pour réfléchir à la façon dont on pourra anticiper, prévoir et aider son cheval à franchir aisément les embûches par l'entraide et la communication.

Les équidés ont un rapport au temps qui diffère du nôtre. C'est une certitude.

Une certitude qui est liée tout d'abord à notre société. Nous avons les secondes, les minutes, les heures, les jours, les mois, les années... ils n'ont que la lumière du jour et le cycle des saisons pour se repérer.

Demandez l'heure à une personne sans montre et vous verrez qu'elle pourra se tromper aisément certains jours nuageux et moins quand le soleil est présent. Elle n'a pas changé mais sa perception du temps qui passe n'est pas la même.

Avec l'âge, le temps ralentit... ce phénomène, tout le monde le connaît et l'envisage (à partir d'un certain âge), pourquoi en serait-il différent chez les autres espèces ? D'ailleurs demandez à un jeune enfant et il vous partagera rapidement la population entre "les bébés" et "les vieux". La définition d'un "bébé" étant qu'il est "plus petit" et la définition du "vieux" étant qu'il est "plus grand".

L'équidé envisage le temps au mieux comme un humain sans montre ni chiffre. Et il ne peut concevoir le temps qui passe que lorsqu'il a lui-même parcouru une certaine tranche de sa vie. Un poulain n'envisage pas le temps qui le sépare de l'adulte et on ne peut pas lui demander plus de une ou deux minutes, interminables, de patience.

Par contre, la capacité d'attendre et de comprendre le sens de l'attente augmente avec l'âge et on a des équidés plus concentrés, plus posés... et ce n'est pas qu'une question de travail, même si, là aussi le travail a son influence.

En effet, le temps s'étire ou se raccourcit en fonction de l'expérience et des émotions.

Le temps est une notion infinie qui regroupe des réalités diverses, si bien que si on veut en parler à notre cheval, notre âne ou notre poney, le mieux est de le faire avec son cœur. Ce n'est pas tant le temps qui compte mais la façon dont on envisage cet avenir trop proche ou trop lointain.

Vous êtes impatient d'y arriver ? Vous avez envie que cela dure ? Prenez le temps de faire sentir à votre équidé le temps qu'il vous reste à parcourir ensemble, non comme un nombre de minutes, mais comme un sentiment d'urgence, d'impatience, d'espérance ou d'envie... car ça il peut tout à fait le comprendre, l'envisager et partager cette notion avec vous.

Anne ANTA

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Main enfant parent et âne. Tous droits réservés à Techniques d'élevage

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