Le rapport phosphocalcique expliqué

Publié le par François Kaeffer. Editions Alpha et Omega

Vous nous entendez régulièrement parler du rapport phospho-calcique dans la nutrition équine comme étant un incontournable. Stop, avant de refermer cette page en grommelant que nous sommes, à ce propos, des enquiquineurs notoires allant jusqu'au syndrome maniaque en passant par l'insulte suprême : "scientifiques !"... nous avons des raisons de santé à ce culte du rapport phospho-calcique !

Tout le monde connaît la « maladie du son », la « tête d'hippopotame » ou la « maladie de la grosse tête ». Cette maladie est liée à un excès de phosphate dans l'alimentation (même si ce n'est pas la seule possibilité) entraînant une hyperphosphatémie (trop de phosphate dans le sang).

Le rapport phosphocalcique expliqué

L'hyperphosphatémie va agir directement au niveau des glandes parathyroïdes rattachées à la thyroïde. Elles vont produire la PTH (parathyroid hormon) qui vont :

  • augmenter la résorption osseuse par activation des ostéoclastes qui vont détruire l'os en le déminéralisant et en détruisant le collagène (protéine de soutien de l'os).

  • diminuer la résorption tubulaire (au niveau rénal) des phosphates limitant du même coup leur accumulation.

L'os en se déminéralisant va relarguer dans la circulation sanguine du calcium qui va être éliminé par le rein puisque la réabsorption rénale de calcium est fixée à une certaine quantité de calcium. De plus, à long terme, on obtient l'ostéofibrose avec les symptômes décrits.

Une autre situation : l'insuffisance rénale chronique (destruction progressive et irréversible des néphrons avec perte des fonctions rénales essentielles : exocrines et endocrines).

Je ne vais pas vous faire un cours sur le rein sinon on en a jusqu'au bout de la nuit ! Pour comprendre le schéma, il suffit de garder en tête que le rein permet l'élimination de l'acidité sanguine et la récupération de bicarbonate filtré au niveau glomérulaire (première phase de la production d'urine).

La perte des fonctions rénales va donc provoquer une acidose par accumulation de déchets acides dans le sang. L'acidité sanguine va interférer vis-à-vis du métabolisme.

Le calcium se présente sous plusieurs formes dans le sang : ionisé (le seul actif !), lié à l'albumine (non filtrable par le rein) et complexé (sous forme de sels). L'acidité (donc les ions H+) décomplexe et diminue la liaison à l'albumine donc nous avons une augmentation de calcium sous forme ionisée (actif).

Vous allez dire : « Super, on va limiter la déminéralisation osseuse »... Raté ! En effet, cette calcémie va diminuer le taux de la forme terminale active (1-25 dihydroxy) de la vitamine D, par défaut de conversion rénale de la 25-hydroxy, d'où une diminution de l'absorption intestinale du calcium et une déminéralisation osseuse.

Lors d'un effort prolongé et intense, la production d'acide va produire les mêmes problèmes avec en plus, la fuite urinaire de calcium.

Revenons à l'insuffisance rénale chronique, la phosphatémie va aussi être affectée de l'insuffisance rénale chronique avec la diminution de son élimination, ce qui nous amène... en haut de l'article !

J'espère qu'avec cette explication vous comprenez mieux l'intérêt de ce rapport phosphocalcique !

François Kaeffer

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