Les symptômes d'un problème ovarien chez la jument
Les ovaires sont sujets à de nombreuses atteintes qui vont influencer la jument dans sa vie quotidienne ou plus périodiquement. Chaque atteinte présente ses particularités et va donc influencer de façon différente.
Un ovaire de jument peut être influencé par :
-
une tumeur,
-
un abcès,
-
un hématome,
-
un kyste,
-
la gestation,
-
de gros follicules,
-
un corps jaune persistent,
-
un follicule anovulatoire.
Chaque cas va donner des changements :
-
Hormonaux, le problème induit un changement hormonal en réduisant ou en augmentant la concentration ou la durée de production d'une hormone. Les conséquences consistent en un cycle perturbé et/ou un comportement perturbé. Les comportements de nymphomanie, d'étalon, d'agressivité et de nervosité sont les plus souvent décrits.
et/ou
-
Pondéraux, le problème induit une augmentation ou une perte de volume et de poids de l'ovaire. Seul le gain pose soucis. En effet, l'ovaire ne « flotte » pas dans le corps de la jument, il est retenu par un ligament. Ce ligament résiste à un certain poids, une certaine traction. Quand le poids augmente, il se déchire un peu ou s'étire... et ça fait mal. Les symptômes seront donc une douleur quand le poids ovarien augmente et d'autant plus quand on secoue celui-ci (défenses au travail).
Les problèmes ovariens chez la jument peuvent influencer son comportement,
Noms |
Explications |
Atteinte unilatérale ou bilatérale (1 ou 2 ovaires) |
Influence hormonale |
Influence |
Tumeur de la granulosa |
Tumeur impliquant des cellules de la granulosa |
Unilatérale |
Oui |
A un stade avancé |
Cytadenoma |
Tumeur impliquant l'épithélium de l'ovaire |
Unilatérale Parfois bilatérale |
Non |
A un stade avancé |
Teratoma |
Tumeur bénigne des cellules germinales |
Unilatérale |
Non |
A un stade avancé |
Dysgerminoma |
Tumeur maligne des cellules germinales |
Unilatérale Bilatérale si métastases |
Non |
A un stade avancé |
Abcès |
Infection de l'ovaire |
Unilatérale |
Si atteinte des cellules productrices |
Oui |
Hématome |
Saignement excessif au moment de l'ovulation |
Unilatérale Parfois bilatérale |
Non |
Oui |
Kyste |
Accumulation de liquide dans l'ovaire |
Bilatérale |
Non |
Parfois |
Gestation |
Production d'hormones à partir du 40ème jours, pic de testostérone au 200ème jour |
Bilatérale |
Oui |
Non |
Gros follicules |
Jument présentant des follicules qui grossissent énormément |
Bilatérale |
Non |
Oui, de façon cyclique |
Corps jaune persistent |
Corps jaune ne se résorbant pas en absence de gestation |
Unilatérale |
Oui |
Non |
Follicule anovulatoire |
Follicule ne pouvant pas donner d'ovulation |
Unilatérale |
Oui |
Non |
Ce qui nous donne les symptômes suivants selon les atteintes ovariennes :
Case noire : symptôme présent - Case blanche : symptôme absent -Case grise : symptôme parfois présent
Nom |
Colique / douleur |
Cycle perturbé |
Chaleur douloureuse |
Comportement |
Défense sous la selle |
||
d'étalon |
agressif |
nerveux |
|||||
Tumeur de la granulosa |
|
|
|
|
|
|
|
Cytadenoma |
|
|
|
|
|
|
|
Teratoma |
|
|
|
|
|
|
|
Dysgerminoma |
|
|
|
|
|
|
|
Abcès |
|
|
|
|
|
|
|
Hématome |
|
|
|
|
|
|
|
Kyste |
|
|
|
|
|
|
|
Gestation |
|
|
|
|
|
|
|
Gros follicules |
|
|
|
|
|
|
|
Corps jaune persistent |
|
|
|
|
|
|
|
Follicule anovulatoire |
|
|
|
|
|
|
|
Que tirer de ce tableau ?
Les atteintes ovariennes ne sont pas toujours accompagnées de cycles perturbés, certaines sont asymptomatiques. Ce qui explique souvent leur découverte en visite de routine.
L'affection ovarienne la plus fréquente, l'hématome, peut très facilement passer pour une colique digestive. Il est donc important d'y penser si une jument présente des coliques.
La cause la plus fréquente de consultation, les chaleurs douloureuses, ne peut s'expliquer que dans le cas de follicules trop gros. Ce cas est cependant rare.
Néanmoins, les hématomes ovariens peuvent donner une certaines cyclicité aux symptômes avec des laps de temps plus longs. La douleur diminuant avec la résorption de l'hématome qui se recrée à l'ovulation suivante.
On doit donc réellement se poser la question de la période des symptômes quand on suspecte une pathologie ovarienne. A défaut, on pourrait écarter d'autres pistes intéressantes.
Anne KAEFFER