Réfléchir ses apports minéraux : 1. Les grands principes
Parmi les incontournables (et surtout oubliés ou négligés) de la nutrition équine, on a les minéraux. Toute la difficulté de ce type de produit est son utilisation.
Outre le problème des fractionnements de la dose, il faut réfléchir à leur utilisation.
Combien de fois peut-on entendre qu’un cheval fortement carencé ne reçoit qu’une cure de trois mois de minéraux (dont le choix peut être plus que douteux) et que suite à cette cure, le cheval ne reçoit plus du tout de minéraux ?
Le choix du minéral est sujet à de nombreux paramètres essentiellement environnementaux :
- Un minéral sans cuivre est un minéral à rejeter d’office (hors complémentation par une autre voie). Tous les fourrages en France sont carencés en cuivre avec comme conséquences des troubles de la croissance osseuse, des troubles tendineux, au niveau des globules rouges avec des anémies…
- Les vieilles montagnes possèdent des sols carencés en sélénium donc il faut considérer que tous fourrages provenant de ces lieux ne possèdent qu’une très faible teneur en sélénium pour ne pas dire nulle. Le complément minéral doit pouvoir à lui seul assurer les besoins de base en sélénium du cheval dans ces régions.
- L’éloignement vis-à-vis de la mer doit faire penser à une carence en iode. De même, les besoins en iode se doivent d’être assurés par la complémentation.
- A l’inverse le cheval, en plaine : il faut tenir compte de la quantité de sélénium dans les fourrages ; et proche de la mer, la supplémentation en iode est à limiter (et éviter d’utiliser les produits à base d’algues marines).
- Les sols calcaires engendrent une teneur en calcium dans les fourrages forte et donc un rapport phosphocalcique élevé avec des problèmes osseux et des carences secondaires en cuivre, zinc, manganèse… Jetez un coup d’œil au rapport phosphocalcique des CMV disponibles et vous constaterez que c’est un point particulièrement délicat lorsqu’on souhaite davantage de phosphore sans passer par des céréales.
Le choix doit se porter sur un minéral adapté non seulement environnemental mais aussi au cheval :
- Les compléments minéraux sont, en général, conçus pour des chevaux ou des poulains devant terminer à 500 kg. Dès que l’on est à 600 kg et au-delà, il faut réadapter ses doses. Un calcul est donc nécessaire. Idem pour les poneys.
- Son état physiologique (croissance, lactation, gestation, type de travail) engendre des besoins très différents et non proportionnels donc un minéral pour tous les chevaux est une utopie… ou plutôt du marketing.
- Sauf pour le cas des poulains de trait du fait de leur vitesse de croissance hors normes ou certaines juments en lactation, un seul minéral est suffisant pour assurer les besoins en jouant sur les doses.
Il est impossible de répertorier en un article tous les points à regarder lorsque le cheval est carencé ainsi que les chiffres à utiliser lorsque ce cheval est carencé et en croissance ou encore lorsqu’il est à risque d’entamer une croissance compensatrice dès qu’il reçoit les minéraux… Cependant, cela vous donne une petite idée des données à avoir avant de se lancer dans l’achat d’un minéral.
Dernière chose : un minéral n’est pas l’équivalent d’un autre donc un remplacement de minéral pour une raison X ou Y doit être aussi réfléchi que lors du choix précédent. Voire davantage puisque les données vont être modifiées ne serait-ce que du point de vue physiologique.
Pour la suite de cette réflexion sur les apports minéraux
François Kaeffer
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