Effet du mode de conservation sur la valeur nutritive d'un fourrage

Publié le par Catherine Kaeffer. Alpha et Omega

On entend souvent des affirmations comme quoi l'enrubanné est plus "riche" que le foin. 

Cette constatation générale est en fait liée à deux facteurs qui se confondent souvent dans l'esprit : le mode de conservation et le type de l'herbe. 

Si l'on prend une même herbe et qu'on voit l'évolution de sa valeur nutritive en fonction du fait qu'elle est consommée en vert, enrubannée ou bien fanée, et que l'on attribue la valeur 1 à l'herbe verte, voici les résultats que l'on obtient pour les deux modes de conservation. 

Dessication et valeur nutritive du fourrage. Techniques d'élevage. Tous droits réservés. Source INRA

Dessication et valeur nutritive du fourrage. Techniques d'élevage. Tous droits réservés. Source INRA

La valeur énergétique par kg de matière sèche diminue dès qu'on fait une conservation, que ce soit par enrubanné ou par fanage, par rapport à l'herbe consommée en vert. On peut noter que la perte de valeur énergétique est sensiblement la même pour les deux procédés. 

La valeur protéique est plus importante en cas de conservation en enrubanné et moins en cas de conservation sous forme de foin. Cependant l'augmentation de la valeur protéique avec l'enrubanné reste assez restreinte puisque inférieure à 10 %

Grosso modo la teneur en matière organique reste la même avec une petite perte pour le foin qui correspond aux minéraux qui sont un peu plus lessivés au cours du fanage. 

Il résulte de cette comparaison, que l'enrubanné a une meilleure teneur en protéines et donc est moins bien adapté à des chevaux à faibles besoins. 

Par contre, au niveau énergétique, pas de différence notable. 

Alors pourquoi une telle différence dans la pratique. 

Tout simplement parce que la technique de l'enrubannage permet de s'affranchir en partie des conditions climatiques. De ce fait, il est possible de faucher un peu plus tôt dans l'année, sur une herbe moins mâture et à un moment où le temps est moins stable puisqu'on a une fenêtre de beau temps moins longue à assurer.

C'est donc plus l'herbe qui est responsable des différences que l'on observe plutôt que la technique par elle-même. 

Catherine Kaeffer

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