Stop : gérer la convalescence d'un cheval côté mental

Publié le par Anne ANTA. Editions Alpha et Omega

Quand le vétérinaire vous a dit "stop, maintenant, il doit bouger le moins possible", vous avez peut-être hésité entre panique et larmes. Un cheval en convalescence, c'est une organisation à trouver d'un claquement de doigts et il y a de quoi s'y perdre entre ceux qui vous diront que le box est néfaste en toutes circonstances et ceux qui vous indiqueront qu'il le faut à tout prix.

Il n'y a pas de situation idéale, néanmoins, il existe des petits trucs qui peuvent rendre le quotidien pour votre cheval plus agréable.

Nous avons vu dans un précédent article que le cheval va passer par trois phases. Il y a "l'état de choc", puis il récupère et enfin il se reconstruit.

L'inquiétude de beaucoup de propriétaires concerne l'ennui... mais je n'ai jamais croisé de cheval en convalescence qui s'ennuyait, même au box strict. L'ennui est un concept de manque d'utilité qui n'a sa place que lorsque le cheval est valide et bien. Un cheval en convalescence ne s'ennuie donc pas et quand l'ennui arrive c'est qu'il est temps de le sortir (et donc d'appeler votre vétérinaire pour avoir son feu vert)... un cheval en convalescence, c'est un cheval qui souffre et qui stresse.

Entre les soins désagréables et les suites de l'opération ou du traumatisme, la douleur s'installe souvent dans le quotidien et ronge le moral du cheval qui va tout faire pour y échapper... mais comme on l'empêche de le faire, il stresse encore davantage.

Pour sauvegarder le mental d'un cheval en convalescence, le propriétaire pourra dès la première phase de choc passée, mettre en place quelques astuces pour aider son cheval.

Tout d'abord, cela peut paraître simple (même si en pratique cela ne l'est pas forcément), mais il faut prévoir du temps. Des visites longues, des moments d'échanges et surtout qui ne tournent pas uniquement autour des soins. N'allez pas voir votre cheval pour soigner uniquement son physique, partez soutenir votre ami qui a un problème.

Plus qu'à tout autre moment, les rituels de rencontre vont avoir une importance capitale. Votre cheval ne sera pas dans son état normal, ne prenez donc pas son postérieur sans prévenir (vous pourriez le regretter), n'arrivez pas avec de la musique à fond ou juste après vous être aspergé de parfum. Prenez le temps de prendre de ses nouvelles, de le regarder dans les yeux, de le caresser...

Et puisque vous allez prendre un peu de temps, profitez-en pour le masser, le panser, l'étirer, vérifier les zones de contracture, les zones douloureuses... n'hésitez pas à faire venir des pros (ostéopathe par exemple) en accord avec votre vétérinaire qui vont vous montrer les mouvements qui vont aider votre cheval à rester actif.

N'hésitez pas à solliciter votre vétérinaire, si un traitement est stressant ou douloureux pour votre cheval, il existe parfois des alternatives ou des astuces pour limiter le stress et la douleur... et les vétérinaires ne pensent pas toujours à les proposer.

Ensuite, si vous avez le choix de l'emplacement, ne mettez pas votre cheval à l'écart. Il doit voir passer du monde, avoir des visites, être témoin de ce qui se passe autour de lui. Le contact avec les congénères est excellent pour le moral, ainsi que les interactions avec d'autres animaux... mais ne venez pas offrir une chèvre de compagnie ou un lapin à votre cheval, s'il ne les connaît pas. Entre la douleur, la faiblesse et le stress, la rencontre pourrait très mal tourner.

Le jouet est souvent préconisé, il est peu utilisé par les chevaux, d'après mon expérience, et ne peut avoir que le mérite d'augmenter le temps de prise alimentaire ou d'apporter une occasion d'interaction avec le propriétaire.

Par contre, la paille qui forme un lit épais ou les tapis de gym sur les murs sont des idées qui peuvent améliorer beaucoup le confort du cheval. Si vous ne voyez pas votre cheval se coucher, prenez le temps de voir ce qui pourrait l'inciter à le faire afin qu'il récupère plus vite.

En hiver, une couverture peut être indiquée car un cheval en convalescence bouge souvent moins et la chaleur aide à limiter certaines douleurs.

Si vous avez fait le choix de ne pas le mettre en box, veillez à ce que votre cheval puisse toujours accéder à l'eau et à son foin sans avoir à bouger beaucoup ou à sortir de l'abris (naturel ou artificiel). Méfiez-vous des zones boueuses ou gelées qui peuvent faire des dégâts quand le cheval ne tient plus très bien sur ses membres.

Anne ANTA

 

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Cheval au box. Tous droits réservés à Techniques d'élevage.

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