Une douceur brutale

L'écurie est tranquille, rien ne semble perturber cet instant et quelques chevaux rêvent à la porte de leur box. Un instant de transition avant un retour au pré.

Elle passe dans le couloir, elle trouble le moment et ne s'en aperçoit pas.

Beaucoup rentrent dans leur box, frustrés de devoir interrompre leur sieste.

Mais lui, il reste. Peut-être est-il un peu plus ensommeillé, plus stable ? Peut-être aussi qu'il estime que ce n'est pas cette petite humaine qui doit imposer un changement dans son programme.

L'humaine s'approche et caresse son encolure.

Les oreilles se baissent, elle poursuit et l'entoure maintenant de ses bras.

Il se recule, dévoile ses dents. Non, c'est non.

Elle insiste, c'est un câlin, c'est positif, c'est agréable, c'est.... l'argumentation cesse, le cheval vient de lui saisir la peau.

Elle hurle sur ce cheval "mal élevé".

Il se défend contre cette humaine "mal élevée".

La douceur d'un geste ne réside pas uniquement dans le geste mais dans la façon dont il est effectué, en tenant compte de la façon dont il sera reçu.

Anne ANTA

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