Introduire un nouveau cheval dans un groupe
Il n’est pas forcément facile d’introduire un nouveau cheval dans un groupe déjà formé et pourtant c’est nécessaire notamment pour les mettre au pré ensemble mais aussi pour limiter les risques de coups de pied lors d’une randonnée par exemple.
Ce n’est évidemment pas toujours possible, mais il est préférable de faire les " mélanges " avec des animaux non ferrés, au moins des postérieurs. C’est le cas pour des jeunes chevaux qui ne sont pas encore au travail. Pour le cas de poneys devant partir en randonnée ensemble et être ferrés à cette occasion, faire les mélanges avant la ferrure plutôt qu’après.
Ensuite tous les moyens sont bons pour limiter les risques durant la période d’adaptation. Quelques principes à retenir :
Plus la surface est importante, moins il y a de risques parce qu’un cheval dominé peut " prendre le large ".
Si possible, faire une période d’adaptation en mettant les chevaux dans des prés contigus pour qu’ils puissent faire connaissance.
Ne pas introduire un cheval tout seul dans un pré déjà occupé par un groupe (qui le considère alors comme son territoire). Préférer un terrain neutre, éventuellement le manège ou la carrière. Au pire, plutôt mettre le groupe dans le pré du nouveau cheval que l’inverse.
Ne pas introduire la totalité du groupe ensemble mais mettre le nouveau cheval en compagnie d’un ou de deux chevaux du groupe en choisissant des animaux peu agressifs. Si le nouveau est un poulain, préférer le mettre au contact d’une ou deux juments pacifiques.
Surveiller que tout se passe bien.
Evidemment prévoir plusieurs points d'eau et de distribution de foin, mais ça, c'est l'enfance de l'art...
Malheureusement, il faut bien le reconnaître, chez les chevaux comme chez les hommes, il y a des incompatibilités d’humeur. Si vraiment elles persistent, ne pas mettre les chevaux ensemble. Utiliser deux prés ou éliminer le cheval qui pose problème.
Cela peut paraître un peu dur mais les bagarres incessantes sont aussi difficiles à vivre pour les chevaux et le cheval sera sûrement plus heureux ailleurs, dans un autre groupe.
Et puis, j’ai un jour monté dans un camion un magnifique cheval gris que j’aimais beaucoup. 10 secondes, un coup de pied, le jarret en miettes et enfin l'abattage. Tout cela à cause d’une jument dont les performances sportives étaient bonnes mais qui avait mauvais caractère.
Les Anglais qui sont des éleveurs hors pair, éliminent systématiquement de la reproduction tous les animaux agressifs, quelles que soient leurs performances par ailleurs, que ce soit des vaches, des cochons ou des chevaux…
Cela mérite réflexion.
Catherine Kaeffer