Qu'est-ce que la qualité d'une protéine ?

Publié le par Anne et Cat

Les protéines sont composées d’acides aminés. Certains de ces acides aminés peuvent être synthétisés par l’animal, d’autres doivent obligatoirement être apportés par la ration soit parce que l’animal ne peut pas les synthétiser soit parce que ces capacités de synthèse sont insuffisantes.

Ce sont les acides aminés indispensables (AAI pour les intimes).

En alimentation animale, la principale source de protéines sont les tourteaux (sauf évidemment chez les carnivores comme le chien, le chat ou le vison par exemple, qui tirent leurs protéines de la viande).

Les tourteaux sont les sous-produits de la trituration c'est-à-dire ce qui reste après la fabrication de l’huile.

Les principaux tourteaux utilisés sont : le soja (plus de 60 % de tous les tourteaux consommés en Europe et 70 % des tourteaux consommés en France), le colza et le tournesol

Tous les tourteaux ne sont pas utilisables en alimentation animale, soit parce qu'ils n'ont aucune valeur alimentaire, par exemple le tourteau de karité qui est trop riche en lignine, soit parce qu'ils sont toxiques, en particulier le tourteau de ricin qui contient de la ricine. Le tourteau (drêches) de moutarde est également toxique.

Pour visualiser la synthèse d’une protéine (de façon outrageusement schématique) imaginez un collier. Il vous faut une boule rouge, puis une bleue, plus deux jaunes, puis trois bleues, puis encore une jaune etc. Si tout à coup vous n’avez plus de boule jaune, soit vous pouvez transformer une boule d’une autre couleur pour qu’elle devienne jaune, soit, si ce n’est pas possible, vous arrêtez de faire votre collier jusqu’à ce que vous ayez de nouveau des jaunes.

Pour les acides aminés, c’est pareil.

On parle d’acide aminé limitant pour désigner celui qui manque… dans notre exemple, c’est le jaune.

Évidemment, si vous achetez du jaune, immanquablement, une autre couleur viendra à un moment ou à un autre à manquer : c’est le second acide aminé limitant… et ainsi de suite.

Pour le porc ou le cheval, le premier acide aminé limitant est la lysine.

Chez un cheval à l’entretien, le risque de carence dans le cas d’une alimentation correcte d’autre part, est faible. Par contre, pour un animal en croissance (et je rappelle que la croissance chez le cheval ne s’arrête pas à trois ans… non ? Si !), pour une jument allaitante ou pour un cheval fournissant un travail important, une complémentation en lysine peut être profitable. C’est aussi le cas pour de vieux chevaux qui n’assimilent plus très bien.

Dans ce cas, le mieux à faire, c’est d’apporter une petite quantité de tourteau de soja 50 de bonne qualité.

Dans la pratique, il n’est pas facile de calculer la quantité de lysine réellement apportée par la ration. De toutes façons, soyons honnête, les variations d’un foin à l’autre, d’une céréale à l’autre et même d’un tourteau à l’autre, font qu’on est obligé de faire des estimations à la louche.

J’ai donc régulièrement utilisé la méthode pifométrique pour un cheval « pas en état » ou d’une catégorie « à risque » :

  • Vous ajoutez la valeur d’un demi-pot de confiture par jour et par cheval de tourteau de soja 50 de bonne qualité.
  • Vous faites cela pendant un mois.
  • Soit vous ne constatez aucun effet et vous pouvez arrêter avec la conscience tranquille.
  • Soit le cheval reprend de l’état  ou a un plus beau poil (c’est souvent un bon critère) et vous avez intérêt à continuer.

De toutes façons, cela vous coûtera moins cher que les compléments protéiques qui sont vendus au prix de la coke…

Et qui contrairement à ce qu’en dit la pub, ne feront que rarement planer votre cheval !

Catherine Kaeffer

Aliment cheval. Techniques d'élevage. Tous droits réservés

Aliment cheval. Techniques d'élevage. Tous droits réservés

Publié dans Alimentation

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :