Mon chat est-il devenu fou ? L'effet de Baudruche.
Si un chat a détruit l'appartement de sa propriétaire, on peut lire alors des remarques comme "il s'est bien amusé" ou "il est devenu fou". En fait, ce n'est ni l'un ni l'autre.
Le chat est un animal sensible, tous les propriétaires de chat vous le diront. Mais c'est surtout un animal qui gère ses émotions différemment de nous.
Le chat emmagasine toutes ses émotions et ses tensions (allant de la simple inquiétude à la peur) et comme une baudruche que l'on gonfle sans jamais relâcher la pression, le chat explose en détruisant l'appartement.
C'est ce que l'on appelle l'effet de Baudruche.
Pour garder un chat aimable et un mobilier intact, il faut donc relâcher la pression... Et chez le chat, celle-ci se relâche en le laissant faire de gigantesques parties de chasse ou en le faisant jouer jusqu'à épuisement.
Certains chats, à force de ne pouvoir le faire, développent des pathologies...
La destruction d'un appartement par un chat est un symptôme pathologique et non un jeu ! Un malaise qu'il faut éviter soit en laissant son chat sortir dehors, soit en jouant tous les jours avec lui afin qu'il puisse expulser ses émotions de la journée de façon saine.
Un chat n'a pas besoin de beaucoup de jouets, 3-4 lui suffiront amplement, mais il vous faudra cacher les jouets et n'en sortir qu'un ou deux à la fois afin d'établir un roulement qui évitera de blaser le chat. Pour les jouets, inutile d'acheter des produits coûteux, alors qu'un morceau de ficelle reliée à une plume ou à un bouchon de liège fait très bien l'affaire...
Sans tomber dans l'anthropomorphisme, vous pouvez de temps en temps vous mettre à la place d'un chat dont toutes les journées se passent dans un appartement où tout est routinier et où rien ne change...
Consacrez-lui un peu de votre temps, en caresses, en jeux, et à imaginer ce qui pourrait lui faire plaisir !
Et pour vous prouver que jouer avec son chat n'a rien de nouveau
Femme et chatte de Verlaine (1866)
Elle jouait avec sa chatte
Et c'était merveille de voir
La main blanche et la blanche patte
S'ébattre dans l'ombre du soir.
Elle cachait - la scélérate ! -
Sous ses mitaines de fil noir
Ses meurtriers ongles d'agate,
Coupants et clairs comme un rasoir.
L'autre aussi faisait la sucrée
Et rentrait sa griffe acérée.
Mais le diable n'y perdait rien...
Et dans le boudoir où, sonore,
Tintait son rire aérien
Brillaient quatre points de phosphore.
Anne Anta