Alimentation et besoins nutritionnels d’un poney A type shetland

Publié le par Anne et Cat

 

Les poneys, surtout les plus rustiques d’entre eux, sont des animaux à faible métabolisme de base, adaptés à un régime frugal.

 

Or, les tables d’alimentation ont été établies pour des chevaux dont le poids minima est de 450 kg.

 

Un chercheur comme W. Martin-Rosset écrit carrément que : Les poneys ne sont pas mentionnés car les données sont insuffisantes.

 

Et alors, le propriétaire d’un poney, il fait comment si un des spécialistes de la nutrition équine jette un voile pudique sur l’alimentation d’une grande partie des équidés ?

 

Il applique le sacro-saint principe de précaution et cesse d'alimenter son poney en attendant que la recherche scientifique s'intéresse à la question ? 

 

Ou... 

 

Il se débrouille !

 

Heureusement, Wolter donne quelques données à partir desquelles il est possible de faire une estimation des besoins théoriques d’un poney shetland.

 

Pour un shetland de 160 kg à l’entretien : 1,4 UFC, 98 g de MADC

 

Première particularité, le besoin énergétique de base pour un poney n’est pas fonction du poids métabolique comme c’est le plus souvent le cas, mais fonction du poids vif (PV) soit 0,85 UFC pour 100 kg de PV soit 1,4 UFC pour un poney de 160 kg.

 

On compte 70 g de MADC / UFC à l’entretien soit 98 g de MADC.

 

Rapport Ca/P = 1,5

 

Pour un shetland de 160 kg qui travaille : de 1,7 UFC et 122 g de MADC à 2,8 UFC et 196 g de MADC

 

Si on reprend les préconisations de NRC (National Research Council), on augmente les besoins énergétiques de 25 % pour un travail léger, 50 % pour un travail moyen et 100 % pour un travail intense par rapport aux besoins de base.

 

Comme d’autre part, on reste sur un rapport protidoénergétique de 70 g de MADC / UFC, cela nous donne :

 

Travail léger : 1,7 UFC et 122 g de MADC

Travail moyen : 2,1 UFC et 147 g de MADC

Travail intense : 2,8 UFC et 196 g de MADC

 

Rapport Ca/P = 1,8

 

Une petite ballade une à deux fois par semaine, tranquille avec un gamin sur le dos, ce n’est pas considéré comme du travail… même léger… et même s’il vous fait le coup du poney éreinté qui doit s’arrêter pour reprendre des forces !

 

Pour une jument gestante shetland de 160 kg : de 1,7 UFC et 119 g de MADC à 1,9 UFC et 164 g de MADC

 

Elle est considérée comme un poney « normal » jusqu’à 8 mois de gestation.

 

A partir de 8 mois jusqu’à 11 mois, elle va passer progressivement de 120 à 138 % du besoin énergétique d’entretien et à un rapport protidoénergétique de 70 à 85 g de MADC/UFC.

 

Rapport Ca/P = 1,5

 

Evidemment, si en plus elle travaille, il faut en tenir compte.

 

Pour une jument allaitante shetland de 160 kg : 3,5 UFC et 315 g de MADC au pic de lactation

 

Si on estime la production laitière maximale à 7 litres de lait par jour (15 à 17 litres chez une jument de sang) et le besoin énergétique à 0,3 UFC/litre de lait, le besoin supplémentaire est donc de 2,1 UFC.

 

Rapport protidoénergétique de 90 g MADC/UFC soit 315 g MADC

 

Rapport Ca/P = 1,5

 

Chiffres valables au pic de lactation c’est-à-dire à 2-3 mois. Descendre progressivement ensuite en fonction de l’état de la jument.

 

Pour un poulain shetland prévu à 160 kg (poids adulte) :

 

Sevrage complet à 8 mois. Avant complément poulain en sus du lait de sa mère.

 

8-12 mois : 1,8 UFC et 200 g de MADC

20-24 mois : 2,2 UFC et 179 g de MADC

32-36 mois : 2,1 UFC et 151 g de MADC

 

Rapport Ca/P = 1,8

 

Attention à la qualité des protéines et notamment à la teneur en lysine.

 

Remarques générales

 

Il convient de se rappeler que sur ce type d’animaux, il vaut mieux avoir un animal un peu maigre que trop gras. L’ajustement est plus facile et le risque sanitaire moindre.

 

Comme ce sont souvent des animaux à poil dru, il importe de ne pas se fier à l’œil mais de passer la main sur les côtes pour juger de leur état.

 

Remarque : j’ai écrit cet article à la demande de nombreux propriétaires et éleveurs de ce type de poneys. Il correspond à une estimation raisonnable compte tenu des données dont je dispose mais pas à des résultats de recherche comme les chiffres obtenus par l’INRA ou le NRC. Il convient donc de prendre ces chiffres avec prudence en adoptant la stratégie habituelle, à savoir :

 

Ménager une transition entre l’ancienne et la nouvelle ration.

Si l’animal est gras, diminuer d’office les chiffres de 10 % et ajuster au bout d’un mois.

Si l’animal est maigre, donner les chiffres préconisés ou légèrement plus en fonction de la ration antérieure et ajuster au bout d’un mois.

Si l’animal est dénutri, augmenter les doses très progressivement en respectant toujours le rapport protidoénergétique.

 

En espérant que cela vous sera utile…

 

Cat

 

Poney shetland dans un pré

Avec l'aimable autorisation de Sophie et de ses poneys

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