Distribuer le foin à volonté ou les chausse-trappes du taux de substitution
« De toutes façons, mon cheval a ce qu’il lui faut : il a du foin à volonté ! »
L’argument peut paraître écrasant au premier abord. En fait, il ne l’est pas tant que cela.
Supposons que le cheval (500 kg) est nourri exclusivement au foin :
Foin de pré, 1er cycle fin floraison qui a pris un peu de pluie lors du fanage : 0,50 UFC/kg de MS
S’il est à l’entretien, sa capacité d’ingestion est de 8 kg de MS. Il peut donc absorber 8 x 0,50 soit 4 UFC. Ses besoins étant de 4,2 UFC, il pourra se nourrir.
Mais si c’est un cheval de club, avec un dressage correct, il fera les reprises confirmés soit un travail moyen. Il pourra ingérer 11 kg de MS donc 5,5 UFC mais ses besoins seront de 7,4 UFC. Foin à volonté ou pas, il crèvera la dalle !
Supposons maintenant que l’on apporte un concentré complémentaire de bonne qualité, énergétique et tout et tout mais peu riche en fibres (normal puisqu’il est censé être donné en complément de fourrage… d’ailleurs du fourrage vous en donnez… à volonté même !).
Si on en donne trop que se passe-t-il ? Le cheval risque d’avoir, dans cette situation d’abondance des problèmes patho liés à des carences en fibres ou en calcium notamment.
Pourquoi ? Parce qu’il ne mangera pas assez de foin.
Foutaises me répondrez-vous, il a du foin à volonté !
Oui, mais vous avez déjà vu, vous, des gamins refuser la tartine de Nutella (concentré) du goûter sous prétexte qu’ils n’auront plus faim pour les épinards (foin) du soir ?
Même si question équilibre alimentaire, on ne peut pas se nourrir exclusivement de Nutella…
Mais ça, il n’y a que les mamans (et les éleveurs) qui ont des idées si sclérosées !
Même pas drôle !
Cat