La fièvre, pas si chaud que ça !

Publié le par Anne et Cat

 

Il est venu le temps de la fièvre. Le corps, pour se protéger, utilise la chaleur dans le but de limiter les effets des toxines et la multiplication de l'agent responsable de la fièvre.

 

Très connu mais mal compris, ce phénomène est lié à certaines substances soit de l'organisme, le système immunitaire en particulier (les cytokines) soit d'agents pathogènes dites pyrogènes (littéralement, produisent de la chaleur).

 

Le contrôle de la température corporelle se situe au niveau de l’hypothalamus par des neurones sensibles à la température sanguine ou en lien avec des récepteurs périphériques. Ces substances vont « reparamétrer » la température du corps en donnant une « normale » au-dessus de 38°C pour les humains.

 

Un peu de physiologie pour les fans :

 

La fièvre est activée par deux voies distinctes :

  • la voie prostaglandines indépendante : elle commence par la production d'une protéine appelée MIP-1 qui est sécrétée en réponse aux toxines bactériennes par les macrophages (système immunitaire non spécifique). Le MIP-1 traverse la barrière hémato-encéphalique protégeant le cerveau, agissant ainsi directement sur les centres de thermorégulation (hypothalamus). Cette voie n'est pas inactivée par les anti-inflammatoires non stéroïdiens.

  • la voie des prostaglandines dépendante : elle est représentée principalement par la prostaglandine E2, sécrétée par la cyclo-oxygénase 2 localisée dans les cellules de l’hypothalamus. La prostaglandine E2 joue un rôle central dans l'augmentation de la valeur cible du centre de thermorégulation. Celle-ci est inactivée par les anti-inflammatoires non stéroïdiens par inhibition de la cyclo-oxygénase 2.

     

Ces deux voies sont reliées lors d'une infection. L'entretien de la fièvre est un cercle vicieux, lié à la prostaglandine E2 créée au niveau de l’hypothalamus conduisant à la libération dans la circulation générale de protéines pyrogènes endogènes du système immunitaire. Cela induit ainsi une fièvre en quelques minutes. Ces substances vont entretenir la fièvre en favorisant la sécrétion de prostaglandine E2.

 

Les frissons et la sensation de froid s'expliquent facilement :

La température « normale » est augmentée de + 2 degrés par exemple.

Si le corps reste à sa température habituelle, il est donc 2 degrés en dessous de la « normale ».

L'hypothalamus envoie donc un message indiquant que le corps est en hypothermie.

D'où la sensation de froid et les frissons pour aider à la montée de la température.

 

Il ne faut donc pas découvrir le malade, pour essayer coûte que coûte de le ramener à la température habituelle mais dans un premier temps amener le corps à la nouvelle température : couvertures, bouillottes et boissons chaudes !

 

Lorsque le réglage de l'hypothalamus baissera, l'individu se découvrira tout seul.

 

De plus, la fièvre augmente les besoins en oxygène et en énergie (pour augmenter la température et la maintenir). La diminution de l’oxygène au niveau cérébral réduit la vigilance et peut favoriser les convulsions, comme c'est le cas chez certains enfants prédisposés.

 

François Kaeffer

Cet article a été rédigé par un membre de l'équipe de Techniques d'élevage. Retrouvez tous nos articles sur http://www.techniquesdelevage.fr ou http://anneetcat.wix.com/techniques-elevage.

Truie allaitante. Techniques d'élevage. Tous droits réservés.

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Publié dans Physio-pathologie

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