La rage : pas seulement pour les carnivores

Publié le par Anne et Cat

La rage, un nom connu de tous pour une maladie que l'on réduit que trop souvent à deux aspects : elle concerne les carnivores et est violente (l'animal est agressif pour un rien)... mais la rage, c'est bien plus que ça.

 

En effet, tous les mammifères domestiques ou sauvages peuvent être atteints par la rage et même si les virus de cette maladie (qui répondent au doux nom de « Rhabdovirus ») sont généralement spécialisés dans une espèce, ils peuvent se transmettre et en infecter d'autres, notamment l'homme (zoonose).

 

Avant même le début des symptômes, le rhabdovirus est déjà dans la salive de l'animal. Et même si le plus souvent l'infection faite suite à une morsure, le contact de la salive avec une plaie récente (qui peut être superficielle) ou avec les muqueuses peut suffire au rhabdovirus.

 

Le rhabdovirus peut rester dans la plaie ou sur la muqueuse pendant quelques temps puis il migre vers les nerfs périphériques et de là, rejoint le cerveau.

 

C'est ce temps de latence qui permet une vaccination de prévention après une morsure par exemple.

 

Quelques rhabdovirus migrent ensuite vers les glandes salivaires pour être excrétés dans la salive. A ce stade, il n'y a toujours aucun symptôme.

 

Cette situation où l'animal infecte les autres sans présenter de symptômes peut durer pendant très longtemps : jusqu'à 7 ans chez l'homme. Mais cela peut être beaucoup plus court.

 

Au bout d'un certain temps donc, on voit apparaître deux types de symptômes, indépendants dans le temps, (ils apparaissent simultanément ou non), les paralysies inexpliquées et les modifications comportementales comme :

 

  • l'anorexie,

  • des signes de tension, d'agitation extrême ou de nervosité,

  • l'irritabilité,

  • l'hyperexcitabilité,

  • la recherche de solitude pour un animal domestique ou grégaire,

  • des troubles de la coordination (ataxie),

  • la phonation altérée : changement de « voix » ou hurlements intermittents,

  • l'agressivité non caractéristique,

  • la perte de la notion de prudence ou de crainte : l'animal sauvage n'a pas peur de l'homme,

  • les espèces nocturnes qui déambulent en plein jour,

  • des signes de détresse : un animal abattu ou qui « pleure ».

 

Si la paralysie inexpliquée est le symptôme prédominant on parle de « rage paralytique ». La première paralysie étant souvent celle de la mâchoire, l'animal atteint bave donc abondamment. Mais ce n'est pas une règle absolue.

 

Si la modification comportementale la plus marquée est une agressivité non caractérisée, on parle de « rage furieuse ». Elle s'accompagne d'une dilatation des pupilles et d'un arrêt de la lactation (s'il y a lieu).

 

Chez les équidés (ânes, mulets, chevaux...), la rage peut être confondue avec une colique (mêmes symptômes en apparence).

 

En France, le danger semble pour beaucoup appartenir au passé et pourtant des cas de rage sont régulièrement signalés chez des animaux importés (chiots, chatons...). Il suffirait donc de bien peu de choses pour qu'elle réapparaisse en France d'autant plus que le vaccin n'est plus obligatoire chez les chats et les chiens, sans parler de l'homme...

 

Attention aux mammifères sauvages !

 

Un instant de bonheur ne vaut pas le sacrifice de votre vie et de celle de vos proches.

 

Ne laissez jamais un animal sauvage s'approcher de vous au point de vous toucher. Même si c'est un petit animal inoffensif (même un chevreuil, un daim ou une biche...) car un animal sauvage qui n'a pas peur de l'homme est potentiellement un animal qui a la rage.

 

Si vous avez des enfants, ne les laissez jamais s'approcher d'un animal sauvage quel qu'il soit. Faites-leur respecter une distance minimale de sécurité en tenant compte du temps de réaction plus long de l'enfant. Ils sont rarement assez prudents ou adroits et se laissent lécher les doigts qu'ils mettent ensuite facilement à la bouche, y mettant également les bactéries, les champignons et les virus... comme celui de la rage.

 

La procédure en cas de rage est l'euthanasie de tous les chats et les chiens non vaccinés qui auraient pu croiser la route de l'animal infecté... N'importez pas un chat ou un chien non vacciné, car vous condamnez en cas de rage tous les autres du secteur. Sans compter que vous risquez également de condamner les gamins qui sont venus le voir !

 

A bientôt

Anne

Publié dans Physio-pathologie

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