Méthode d'estimation de la température interne d'un animal sauvage
Que ce soit pour prendre la température rectale d'un sanglier ou pour mesurer la température cutanée d'une lionne sans risque, il est souvent nécessaire d'anesthésier ou de tranquiliser les animaux. Or une anesthésie ou une tranquilisation comporte toujours un risque et on ne la pratique qu'en cas d'urgence ou de doute sérieux. Il est donc intéressant de savoir comment prendre la température interne d'un animal sans le toucher et sans le stresser outre-mesure.
Une méthode souvent utilisée est d'utiliser un détecteur infrarouge qui donne une estimation de la température interne de l'animal à l'aide de la température qu'il dégage dans l'environnement. Cette méthode peut convenir mais manque de précision et surtout nécessite un matériel adapté. Autant dire que pour un particulier, une association ou un élevage un peu limite au niveau financier, c'est une dépense que l'on ne fait pas.
Voici une solution mise en place sur des singes (malheureusement, cette étude n'a pas été menée jusqu'au bout) que je trouve intéressante et que l'on peut appliquer à n'importe quel animal (y compris aux chats et aux chiens abandonnés ou malades qui pourront ainsi être surveillés en minimisant le stress).
Munissez-vous d'un thermomètre, d'un chronomètre, d'un papier et d'un crayon.
Placez-vous en observation devant le local de l'animal. Dès que celui-ci défèque, lancez le chronomètre. Éloignez l'animal en faisant attention à vous. Placez le thermomètre dans les fèces, relevez la température et notez cette valeur, la date, l'heure et le temps avant la prise.
On peut bien sûr établir une courbe en fonction de la température extérieure, du degré d'humidité de l'air et de bien d'autres facteurs environnementaux... Mais le plus simple à mon avis est de vous fixer un temps, par exemple 5 minutes, et de toujours prendre la température des fèces à ce moment-là.
Et les facteurs de l'environnement ? Me direz-vous. Très simple, vous établissez votre graphique sur une ou plusieurs années avec les variations de température. Vous aurez ainsi une fourchette de valeur de température intra-fèces normale et vous saurez quand l'animal est en hyperthermie/hypothermie.
Bien sûr plus le temps entre la défécation et la prise de température est court, moins l'environnement influe, plus vous avez de précision dans vos mesures.
Certains oiseaux qui ont de grosses fèces doivent pouvoir être surveillés de la même manière... à tester !
C'est un jeu de patience qui vaut le coup quand on songe aux risques qu'on prend pour l'homme et pour l'animal lors d'un examen classique... Cela n'empêche pas le dressage pour faciliter l'examen mais cela peut aider.
A bientôt
Anne