Une plaie sans fin
C'était une grande jument pur sang à la peau fragile et aux crins fins. Sa délicatesse se lisait jusque dans ses membres frêles, sa poitrine étroite et son encolure gracieuse... une encolure qui depuis quelques temps se barrait d'une plaie suppurante.
Dans ce centre équestre, tous prenaient soin d'elle et soignaient la plaie, mais celle-ci revenait chaque matin, plus profonde, plus purulente, plus inquiétante.
La plaie devint si laide que la jument fut mis au repos quelques semaines.
La plaie guérie, la peau cicatrisée, les moniteurs rassurés, la jument reprit le travail avec joie.
Le lendemain matin, l'encolure était à nouveau à vif.
Et le cycle recommença, malgré les soins, malgré l'attention qu'on lui portait...
Durant un stage d'été, une cavalière vint monter la jument avec son matériel. On démonta le filet de la jument et on plaça le mors sur le filet de la cavalière.
La cavalière monta pendant 3 jours la jument. La plaie commença à guérir, elle paraissait même plus jolie et la jument plus joyeuse.
Une autre cavalière se présenta, on remit à la jument son matériel et le lendemain, la plaie était à nouveau suintante.
Il n'existait qu'une différence entre les deux filets : les rênes.
Le filet de la jument avait des rênes recouvertes de plastique, celui de la cavalière avait des rênes en cuir.
Le plastique fut banni du harnachement de la jument qui retrouva une peau et une forme sublime.
A bientôt,
Anne