Quel niveau d’élasticité a un tendon ?

Publié le par François Kaeffer. Alpha et Omega

Nous avons dans un article précédent définit les principales caractéristiques d’un tendon.

Une chose est intéressante à remarquer vis-à-vis de la définition, comme vous pouvez le constater, est que la notion d'élasticité n'est pas mentionnée...

L’élasticité est la qualité d'un matériau déformable à reprendre sa forme d'origine lorsque la contrainte qu'on lui applique disparaît.

Chose au combien intéressante, en effet, l'élastine (correspondant à une protéine s’assurant des propriétés élastiques du tissu conjonctif) est présente dans le tendon mais en assez faible quantité. 4 % de la structure du tendon est composée de cette protéine.

De ce fait, il est considéré qu’une extension du tendon supérieure à 3 % de sa longueur engendre des altérations dans sa structure.

Cette caractéristique est obtenue à l’aide d’un détail bien chimique de structure de cette protéine : l’élastine possède une faible teneur en résidus hydroxylés, la protéine possède donc une structure en trois dimensions moins stable.

En effet, le nombre de formes en trois dimensions que peut prendre une protéine est assez important mais il existe une forme plus stable que nulle autre et c’est elle qui est la plus communément retrouvée. Les liaisons hydrogène obtenues avec les hydroxydes permettent de configurer une forme plus stable et donc moins sujette à des fluctuations de formes parfois délétères pour le fonctionnement de la protéine.

Lorsqu’une force s’exerce sur notre élastine, la structure en 3D se modifie légèrement pour s’adapter à ce changement avant de retrouver sa structure en trois dimensions la plus stable à la fin de la tension.

Les implications de cette caractéristique sont surtout dans le cadre d’un traumatisme : au moment où un tendon casse, il va se rétracter ce qui oblige à relier les deux bouts artificiellement pour que la cicatrisation ait lieu.

Dans le cas où le collagène qui cède au niveau de l'attache sur l'os, un morceau d’os sera entraîné jusqu’au point de repos complet du tendon avec le risque de blesser des structures dont les artères et veines donnant lieu à une hémorragie interne potentiellement fatale.

L’élasticité est une arme à double tranchant : d’un côté, elle transmet la force du muscle et de l’autre, elle peut blesser sous certaines conditions.

Cela ne fait-il pas partie du charme de l’anatomie ?

François Kaeffer

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Postérieurs d'un cheval. Techniques d'élevage. Tous droits réservés

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