Dermatophilose et autres dermites bactériennes

Publié le par Anne Anta. Alpha et Omega

La dermatophilose est une atteinte de la peau caractérisée par une infection bactérienne. Quand elle atteint les membres, elle est généralement désignée sous le terme de « gale de boue ». Mais elle peut aussi atteindre d'autres parties du corps et se rencontre de plus en plus souvent.

La « vraie » dermatophilose est provoquée par Dermatophilus congolensis, une bactérie présente dans l'environnement des équidés. Néanmoins, la plupart des cas de dermatophiloses font suite à l'infection de la peau par différentes bactéries, comme par exemple des streptocoques. Si les symptômes sont proches, les traitements peuvent parfois différer.

Et c'est toute la difficulté de la « gale de boue ». Tout le monde en a déjà eu, chacun a son traitement, sa recette miracle et au final quand le propriétaire essaie, cela ne marche pas !

Des poils qui partent en « pinceau », des croûtes, parfois du pus. L'équidé ne se gratte pas et il en a sur les membres... la « gale de boue » vient en premier dans les hypothèses.

Appeler le véto ? Pourquoi faire ? C'est tellement commun !

Certes, la « gale de boue » ou la dermatophilose ne sont pas des problèmes inconnus mais le vétérinaire dispose d'un outil : l'analyse. Savoir ce qui doit être combattu permet de mieux combattre.

Vaseline soufrée, huile essentielle, miel... tous ces traitements peuvent fonctionner mais pas avec la même « gale de boue ».

En matière de traitement, le seul principe applicable est d'assécher et de protéger.

En effet, toutes les bactéries des « dermatophiloses » ont un point commun. Elles prospèrent dans l'humidité et la chaleur.

On sort donc tout ce qu'il faut pour sécher en profondeur : sèche-cheveux, serviette, torchon...

Et on protège avec un corps gras pour éviter que l'eau ne revienne en contact avec la peau et les plaies. On évite les pansements, la zone doit respirer, les liquides doivent s'évacuer.

Mais il arrive parfois que malgré tous les soins, la dermatophilose résiste. La consultation du vétérinaire s'avère alors nécessaire : certaines dermatophiloses peuvent faire beaucoup souffrir l'équidé, n'attendez donc pas trop longtemps si les soins de base ne permettent pas une amélioration rapide de l'état.

Soigner, c'est bien. Éviter, c'est mieux.

La dermatophilose c'est avant tout une affaire de prévention.

Une peau saine se protège naturellement bien contre les attaques. Or pour s'installer, les bactéries doivent entrer dans la peau. Avoir une peau en bonne santé est donc essentiel pour prévenir les dermites bactériennes.

Ce qui agresse la peau ? L'humidité constante, les insectes, les frottements, les allergènes, les coups de soleil...

Les membres en contact permanent avec un sol humide ou une litière sale sont prédisposés. On appelle pas cette affection la « gale de boue » par hasard.

Mais la recrudescence des dermatophiloses est aussi due à un autre phénomène plus récent : le port de la couverture.

La couverture, si elle est mal gérée, peut créer une zone humide et chaude particulièrement favorable aux bactéries. Rajoutez à cela une éventuelle sensibilisation due à des piqûres d'insectes, à des dermatites allergiques liées aux culicoïdes ou des frottements liés à la couverture et vous aurez une recrudescence des dermatophiloses au niveau du ventre, de la queue ou du dos selon les cas.

L'hygiène des couvertures, ainsi qu'un usage aussi limité que possible, permet de réduire les risques de dermatophilose. Un pansage régulier est aussi préconisé si le port de la couverture est obligatoire.

Anne Anta

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Cheval au pré. Techniques d'élevage tous droits réservés

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