Comment les plantes s’adaptent au pâturage ?

Publié le par Catherine Kaeffer. Editions Alpha et Omega

Lors du pâturage, le cheval ne mange pas uniformément. Il choisi les plantes qu’il va consommer et celles qu’il va délaisser. Celles qu’il va délaisser vont pouvoir accomplir leur cycle tranquillement alors que certaines autres seront broutées encore et encore.

Ce choix va modifier petit à petit l’équilibre entre les espèces présentes. Si vous mettez un cheval sur une parcelle qui soit a été pâturée par une autre espèce depuis des années soit est une parcelle de fauche, la flore que vous avez au départ devra s’adapter à ces nouvelles conditions. Cette adaptation se fera par un développement plus important de certaines espèces au détriment d’autres. Cela pourra aller jusqu’à la disparition totale de certaines espèces.

Mais dans cette guerre, quelles sont les armes dont disposent les plantes pour continuer à vivre voire pour prospérer ?

Elles peuvent avoir acquis une résistance au pâturage par un goût amer, des épines ou de façon moins évidente par une toxicité.

Je dis d’une façon moins évidente car les cas d’intoxication ne sont pas rares. Donc, cela signifie que les chevaux peuvent consommer voire rechercher des plantes toxiques pour eux. L’if, les glands, le lierre sont des exemples connus.

Par contre, les ronces ou les orties peuvent tout à fait prospérer en bordure de champ car elles sont peu ou pas attaquées par les chevaux. Un autre exemple est celui de la grande oseille (rumex). C’est une plante dont le goût est acide et donc les chevaux n’y touchent pas. Dans les endroits où elle s’installe, elle peut devenir majoritaire voire carrément tout envahir. En effet, le cheval mange les autres plantes mais pas elle. Donc à chaque fois qu’il y a un trou elle s’étale.

Petit à petit, la surface occupée par les autres plantes diminue et donc le cheval revient de plus en plus souvent sur les mêmes « bonnes » herbes qui disparaissent peu à peu sous une pression trop forte.

Au début de ce processus, il est possible de l’éviter en favorisant les « bonnes » herbes (éviter le surpâturage, apport d’engrais) et en défavorisant le rumex (fauche, désherbage sélectif). Une fois qu’on est arrivé au bout de cette évolution et qu’on a une prairie envahie par le rumex, il sera très difficile de revenir en arrière et cela exigera des années d’effort.

Les plantes peuvent aussi avoir appris à éviter le pâturage soit par une hauteur trop faible soit par une hauteur trop élevée. Pour les hauteurs faibles, on peut citer les plantes à rosette comme le pissenlit. Évidemment, cette tactique marche bien avec les bovins, moins bien avec les chevaux ou les moutons. Pour les hauteurs élevées, on peut citer les buissons mais aussi les arbres. Pour les arbres, le fait d’avoir leurs feuilles hors de portée du cheval les met partiellement à l’abri à moins que les chevaux s’attaquent à leur écorce.

La troisième méthode de résistance au pâturage est la capacité de la plante à repousser même si elle a été pâturée, ras et souvent, et à boucler son cycle.

C’est le cas par exemple du trèfle blanc qui est favorisé par le pâturage parce qu’il se reproduit par ses stolons qui étant enterrés sont hors d’atteinte du cheval. En outre, c’est une plante de lumière. Quand le cheval a pâturé toute une zone très bas, les graminées ont du mal à repartir alors que le trèfle blanc n’a aucun mal : les structures importantes sont conservées (stolon), il n’a plus de concurrence et toute la lumière qu’il veut. Pas étonnant qu’il prolifère dans les prés surpâturés.

Catherine Kaeffer

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