Les petits strongles dans les prés

Publié le par Anne ANTA. Editions Alpha et Omega

Rotation, pâturage d'espèces mixtes, retrait des crottins, biodiversité... les solutions sont diverses mais elles devront tenir compte des particularités des petits strongles pour être efficaces.

Les petits strongles sont des parasites qui posent de plus en plus de difficultés aux propriétaires de chevaux et d'ânes.

Capables de s'enkyster dans le corps du cheval, de résister à l'action de plus en plus de molécules, avec un cycle court et des conséquences pathologiques pouvant aller jusqu'à la mortalité, les petits strongles font peur.

Les programmes actuels de vermifuges ne permettent pas de maitriser la reproduction des petits strongles.

Si bien que les petits strongles, avec la cinquantaine de familles connues que l'on classe dans cette catégorie, nous amènent à nous poser des questions sur notre gestion de l'environnement que nous offrons à nos compagnons équins. Et bien évidemment, si on commence à connaître un peu certaines familles dans les petits strongles, nous sommes loin de connaître tous les cycles et toutes les habitudes des parasites de cette catégorie. Si bien que nous devons raisonner avec des données parcellaires en attendant d'en savoir davantage.

En laboratoire, les oeufs des petits strongles se développent même à - 4°C. Tous les oeufs vont se changer en larves, plus ou moins vite, et vont survivre pendant 18 mois.

Si un pré n'est pas comparable à un laboratoire, on peut considérer que le gel est peu efficace sur les petits strongles qui vont résister à l'hiver.

Depuis le crottin, la migration des parasites dans la pâture dépend de l'humidité au sein de la parcelle et plus précisément de l'humidité dans la semaine précédent le dépôt du crottin. Un crottin sec limite la diffusion, tout comme un environnement sec.

Un crottin bien compact garde en son coeur des conditions compatibles avec le développement et la survie des parasites, ce qui les rend capables de migrer à l'occasion de la période d'humidité suivante.

De plus, certaines expériences montrent que la migration hors crottin et le développement des petits strongles ne se fait pas en une fois. Il y a des périodes de développement et de dissémination successives, ce qui fait qu'un crottin va relarguer des parasites infestants pendant plusieurs mois... tant que la sécheresse et/ou les prédateurs n'éliminent pas les oeufs restants.

Les moments où les larves de petits strongles sont les plus actives sont évidemment les périodes les plus humides de l'année : printemps et automne en France. Attention cependant, les dates du calendrier ne sont pas valables pour toute la France, il faut regarder le climat réel.

Ensuite, dans une période favorable, les larves migrent le plus souvent le matin, à l'heure de la rosée.

Une étude approfondie des pâturages, un regard sur les conditions climatiques, une analyse des habitudes et techniques de gestion déjà réalisées permet d'estimer si la gestion des petits strongles est optimisée et de coordonner cette action avec les vermifuges éventuellement réalisés.

Anne ANTA

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Chevaux en pâture. Tous droits réservés à Techniques d'élevage.

Chevaux en pâture. Tous droits réservés à Techniques d'élevage.

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