Boiterie : principes généraux

La boiterie est un symptôme connu chez tous les animaux, s'il n'est pas une maladie en soi, il ne doit cependant pas être pris à la légère... Il indique une douleur ou une gène.

La boiterie peut être subdivisée en troubles de charge (soutien des jambes) et de non port de charge (jambes tremblantes).

Une boiterie de soutien est observée lorsque l'animal réduit autant que possible la durée et l'étendue du port de charge par des pas plus courts ou par une élévation du corps durant la phase d'appui du membre.

Signe en particulier de lésions des pieds, des os, des tendons, des ligaments et des nerfs moteurs.

Une boiterie de jambes tremblantes survient durant la phase de balancement du cycle de l'enjambée lors de la portée en avant du membre.

Souvent signe d'une lésion de l'articulation.

Attention :  il est fréquent qu'une lésion d'un des membres provoque une douleur ou une boiterie secondaire au niveau d'une autre région de ce même membre ou des 3 autres membres, ceci étant le résultat des compensations utilisées pour soulager le membre atteint. De même, on peut avoir une boiterie localisée sur un des membres opposés.

Dans la détermination de la cause de la boiterie, il faut tenir compte de :

- la durée de celle-ci avant examen

- la date de la dernière ferrure pour les chevaux

- les traitements antérieurs

- les évènements récents

- les plaies, cicatrices et coups antérieurs

- les malformations

Trois types d'examens peuvent être réalisés pour déterminer la cause de la boiterie :

- l'examen au repos : Inspection tout d'abord visuelle, le comportement général de l'animal permet le plus souvent d'identifier la présence ou l'absence de douleur. Cherchez une posture anormale ou typique (comme celle de la fourbure). Une mobilité ou une position anormale  d'une partie du membre peut indiquer une rupture tendineuse ou une fracture osseuse.

Cheval campé (membres en avant comme s'il fuyait les antérieurs) ici dû à une fourbure.

- l'examen durant l'effort : Mettez l'animal au petit trot sur une surface dure non glissante, il doit trotter en ligne droite vers l'examinateur mais également en s'éloignant de ce dernier.
 Pour le cheval, le manieur doit garder les rênes lâches pour permettre le mouvement libre de la tête.

Ensuite l'animal devra trotter de façon à ce que l'examinateur puisse le voir de côté. On pourra alors faire tourner l'animal en cercle serré dans les 2 directions. Une difficulté de tourner sur un membre boiteux ou douloureux est souvent observée. Contraindre l'animal à reculer peut aussi révéler certaines boiteries.

En cas de boiterie des membres antérieurs :

Durant l'effort, la tête est levée lorsque le membre boiteux est à l'appui et est tombante lorsque c'est le membre sain. L'inclinaison de la tête peut  être invisible dans la boiterie bilatérale de gravité quasi égale mais, dans ce cas, le mouvement en avant est chancelant et la longueur de l'enjambée est réduite. Si la gravité est inégale, la boiterie présente les mêmes signes qu'en unilatérale (il faut alors anesthésier le membre le plus touché pour s'apercevoir que l'autre est également boiteux.).

Chez le cheval, le bruit des sabots heurtant le sol est souvent un bon indice (un fer qui "sonne" marque un problème de ferrure).

En cas de boiterie des membres postérieurs :

La croupe du côté atteint est généralement élevée lorsque le membre boiteux supporte le poids de l'animal. Lorsque les 2 membres postérieurs sont boiteux, la démarche est raide et restreinte, semblable à celle observée lors de problèmes de dos.

Avec tout cela, vous serez en mesure de déterminer le membre affecté et vous aurez peut être une idée quant à l'origine de la boiterie.

A bientôt

Anne Anta

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