Âne et cheval, tous deux équidés, mais pas toujours les mêmes idées
On les compare sans cesse, quand on ne les confond pas. Et pourtant, l'âne et le cheval n'ont que peu en commun quand on parle de comportement.
Le premier est réputé pour son calme, le deuxième pour son impétuosité. Et en cela réside une profonde différence de comportement qui ne date pas d'hier.
On a tous en mémoire des tableaux mettant en scène des ânes bâtés frappés pour qu'ils avancent de quelques foulées tandis que les chevaux nobles sont souvent cabrés au milieu de la bataille.
Cette scène, nous l'avons oubliée, classée... nous l'avons mis sur le compte de nos « brutes » d'anciens qui ne savaient mesurer leurs gestes et que l'art aura poussé à quelques extrêmes à travers des scènes de spectacle inventés.
Et s'il n'en était rien... et si à travers ces visions transparaissait une réalité quoique plus modeste mais bien présente.
Quand le cheval pense « contacts », l'âne répond « distance »,
Les ânes sont distants les uns des autres et ils rentrent peu en communication ou en contact. Le troupeau est uni de façon distante par le partage des activités quotidiennes et la sérénité liée au silence.
A l'inverse, les chevaux sont toujours en communication, ont régulièrement des contacts et quoique parfois éloignés n'en perdent pas moins la notion de la position exacte de leurs congénères.
Le cheval est avant tout un être de communication qui s'exprime facilement et qui en a besoin.
L'âne est un être qui communique peu et qui, lorsqu'on le pousse à le faire, le fait vertement.
On ne peut donc, en tant qu'humain, s'adresser pareillement à un âne et à un cheval. On ne peut pas non plus les dresser ou les éduquer de façon semblable.
Chez l'âne, il faudra accepter l'absence de communication et entretenir une collaboration fondée sur la distance.
« Tu es à ta place, je suis à la mienne. On est en équilibre et on n'en bouge pas. » Les punitions devront se faire rare mais elles pourront être très fermes. Les manipulations devront être strictement nécessaires et ne pas stimuler en permanence l'âne au risque de ne plus rien en obtenir.
Au contraire, avec le cheval, il faudra communiquer encore et encore, avoir une relation peuplée de sollicitations, de contacts... les punitions seront plus fréquentes mais très légères et constitueront la plupart du temps en des « réajustements ».
A bientôt,
Anne