L'enseignement c'est l'art de la répétition
L'apprentissage et la maîtrise d'une technique même de base prend du temps. C'est d'ailleurs ce que l'on appelle la mécanisation d'un cheval : lui faire répéter suffisamment pour qu'il réponde sans réfléchir.
Comme on dit : on ne peut construire un bâtiment que si les bases sont solides. Cela inclus donc une répétition des exercices de base... Même un exercice de base peut continuer de vous enseigner durant toute votre vie pour peu que vous cherchiez ces petits riens qui font la différence entre le maître et l'élève.
Cette mécanisation a beaucoup de détracteurs qui considèrent que l'on abrutit le cheval, qu'on l'empêche de s'exprimer... C'est pourtant intéressant dans le cadre où le cheval commence à se défendre. En lui demandant un exercice qu'il va faire par réflexe, on peut dénouer une situation tendue. Ceci est un exemple parmi tant d'autres.
Pour arriver à cet état, on considère qu'il faut répéter 10.000 fois une technique parfaitement pour qu'elle devienne de l'ordre du réflexe !
Comme dans tout art, pour arriver à des exercices supérieurs, il faut connaître « dans son corps » tous les exercices de base. Votre cheval n'est pas différent.
Effectivement, le cerveau doit faire passer son information de son cerveau supérieur (réflexion) à son cerveau mammifère, à partir de ce moment c'est le « corps » qui réagit.
Sans tomber dans les extrêmes, la répétition est indispensable pour que votre cheval apprenne à se placer, à se tenir, à trouver le rythme, à comprendre l'exercice, à le ressentir... Mais continuer à lui apprendre d'autres choses est tout aussi indispensable.
Pour certains chevaux qui vont être très demandeurs de nouveaux exercices, il faut s'adapter pour qu'ils ne s'ennuient pas, tout en ayant une part non négligeable d'exercices de base à répéter. Pour d'autres, la nouveauté les inquiète donc la répétition est pour eux un soulagement mais là aussi, avec douceur, il faut leur montrer autre chose... parfois le même exercice avec une différence minime mais suffisante pour être ressentie.
Bonne réflexion.
François Kaeffer